mercredi 31 janvier 2007

Interview de Martijn du groupe Delain

Un grand merci à Clairon pour son aide précieuse et efficace.

Delain est un projet de métal symphonique orchestré par l’ex-claviériste de Within Temptation, Martijn Westerholt, ce dernier ayant du quitter le groupe en 2001 à cause d’une maladie chronique. Loin de se décourager, le jeune homme se remit à composer dès qu’il fut rétabli. Le fruit de son travail se retrouve dans ce premier album « Lucidity » qui réunit une pléthore d’invités de la scène métal. Nous avons interrogé Martijn pour revenir sur la genèse de ce projet.

Khimaira : Peux tu nous expliquer le choix de nommer ce projet « Delain » ?

Martijn : Cela ne correspond pas vraiment à une idée spécifique. J’ai choisi ce nom en référence au royaume de Delain dans le roman de Stephen King « The eyes of the dragon » (« Les yeux du dragon » en français paru en 1984). Je trouvais que cela correspondait à l’esprit musical de l’album.


K : Dis nous quels furent tes sources d’inspiration pour cet album ?

M : Ma maladie m’a donné beaucoup de motivation. Mes problèmes de santé ont durés 5 ans et j’ai mis à profit cette période pour trouver l’inspiration. De plus, je me suis inspiré des nombreuses musiques que j’ai écoutées durant cette période de convalescence.


K : Comment s’est passée la sélection des musiciens invités sur le projet ?

M : Ma belle sœur, Sharon den Adel (chanteuse de Within Temptation et compagne de Robert Westerholt, le frère de Martijn, qui est lui aussi membre de Within Temptation, ndlr), m’a beaucoup aidé dans ma démarche. Je lui ai parlé de mon projet et elle s’est montrée très intéressée. Elle chante sur un titre de l’album et a apportée sa notoriété au projet. Concernant les autres invités, j’ai contacté les nombreux musiciens que j’apprécie et dont l’esprit convenait au projet que j’avais en tête. J’ai aussi demandé à mes amis néerlandais de me rejoindre. Tout le monde fut ravi de m’aider à bâtir cet album.
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K : Comment s’est passée la phase d’enregistrement ? Réunir tout ce monde a-t-il été difficile ?

M : C’était un enregistrement fascinant qui fut une véritable bouffée d’air frais pour moi. J’ai écrit la musique avec une idée en tête mais durant la phase d’enregistrement des modifications se sont produites en fonction de l’interprétation des différents invités. Le rendu final est encore mieux que ce que j’espérais, les différentes sensibilités de chacun ayant influencés et améliorés le projet. Ce fut vraiment une expérience positive.
Concernant la seconde question, la seule difficulté pour réunir tout le monde fut d’organiser les séances d’enregistrement. En raison de ma maladie, j’avais un emploi du temps flexible et j’ai pu m’adapter aux disponibilités de chacun.



K : Comment vois tu la carrière de Within Temptation aujourd’hui ?

M : Je trouve leur parcours admirable, je suis très content pour eux et pour mon frère. C’est désormais un groupe très connu et je leur souhaite que leur succès continue.


K : Quels sont les prochaines activités et les prochains projets de Delain ?

M : Le projet “Delain” devient un groupe pour pouvoir effectuer une tournée et en vue du l’enregistrement du prochain album. Cette année devrait être très intéressante, je suis très heureux à l’idée de rejouer sur scène.

Propos recueillies par : Claire Pavec & Guillaume L’Hénaff

mardi 23 janvier 2007

Rajna "Otherwise" (Holy records)

Pour ce nouvel album, Rajna s’est orienté vers une sorte de Gothic pop éthéré délaissant ainsi une part de son inspiration ethnique en provenance des 4 quatre coins du monde. La production se veut plus moderne avec des musiques atmosphériques parfois aux limites de l’abstraction, incluant sur certains morceaux une touche électronique discrète. Rajna ne renonce pas pour autant à ses incursions ethniques et de nombreux instruments traditionnels sont distillés au long de l’album où percussions et flûtes s’harmonisent avec les nappes synthétiques (« Antalaya », « Colours of love », « Lost memories »). La voix de Jeanne Lefebvre est toujours aussi sublime et l’on est prêt à se perdre avec elle dans les méandres de l’enfance sur le poignant « When I was a Child… », sa voix suffirait presque pour cette visite du monde des rêves. Sur l’incantatoire « Lost memories », sa puissance vocale explose dans un déchaînement de mysticité. Rajna réussit son virage musical, parvenant à dégager une hétérogénéité des musiques avec toutefois une certaine mélancolie qui prédomine. Mais la réussite du mariage entre cette musique ethno émotionnelle et des sonorités moderne nous confirme que la longévité de Rajna sur la scène féerique n’est pas un hasard.

Delain "Lucidity" (Roadrunner records)

Delain est un projet de métal symphonique orchestré par l’ex-claviériste de Within Temptation, Martijn Westerholt, dont le premier album se nomme « Lucidity ». Martijn a choisi ce titre en référence au royaume de Delain dans le roman de Stephen King « The Eyes of the Dragon » (« Les yeux du dragon » en français, paru en 1984). Pour mener à bien son projet, Martijn s’est entouré de nombreux musiciens issue principalement de la scène métal symphonique ou métal néerlandaise puisqu’on retrouve le bassiste finlandais Marco Hietala (Nightwish), la chanteuse norvégienne Liv Kristine (ex Theatre of Tragedy), le guitariste d’Epica, Ad Sluijter, et la chanteuse de Within Temptation, Sharon den Adel, pour ne citer que les principaux. Mais Martijn a surtout accordé une large place à la jeune Charlotte Wessels qui chante pratiquement sur tous les titres et dont les capacités vocales n’ont rien à envier aux grandes dames de la scène métal. Les différentes collaborations fonctionnent bien notamment au niveau du chant, la voix de Charlotte s’accordant bien au timbre de Marco Hietala ou à la voix d’outre tombe de Georges Ostothoek notamment sur l’excellent « Silhouette of a dancer ». Les mélodies sont accrocheuses comme sur « Frozen » où l’introduction au carillon fait songer à Nightwish. Le reste de la production montre une grande cohérence et une certaine unité avec une prédominance des claviers et une alternance des rythmes réussis, allant parfois jusqu’au speed métal (« A day of ghosts »). Robert Westerholt (fondateur de Within Temptation) peut être fier de son frère, Martijn, car il a composé un bel album de métal symphonique avec une alchimie savamment dosé de guitares heavy et de chœurs splendides sans être grandiloquents, le tout surplombé par des compositions de Martijn avec des breaks mélodiques sublime (« Shattered ») qui font de ce premier album de Delain une réussite.

lundi 22 janvier 2007

Cécile Corbel "Songbook1" (Keltia musique)

Mon coup de cœur du moment. Ce «Songbook 1» de Cécile Corbel est une vraie réussite, proposant de surcroît une véritable originalité. En effet, Cécile parvient à révolutionner la pratique de cet instrument, comme Alan Stivell l’avait fait en son temps, en amenant la harpe celtique vers une pop éthérée voire parfois sucrée tout en conservant la magie celtique. A travers ces 12 titres, Cécile Corbel, en digne fille de Dagda (le dieu tutélaire des musiciens dans la mythologie celtique qui possédait une harpe magique connaissant toutes les mélodies) nous livre un univers enchanté marqué par d’envoûtantes mélodies associées à une douce voix de fée. Dans ce «Songbook 1 », on découvrira le charme des légendes celtiques à travers des histoires d’amours déçus, de forêts magiques, de sorcières ou d’oiseaux qui parlent, issues pour la plupart du répertoire traditionnelle gallois, écossais, irlandais ou breton. On se laisse entraînée ainsi au gré du vent pour revisiter tout un pan de la culture celtique alternant les ballades « le vent m’emporte » avec des morceaux plus rythmés comme le phénoménal «Auchindoun» (que j’écoute en boucle). La jeune bretonne nous prouve une fois de plus que la harpe celtique est bien l’instrument le plus onirique et que quelques accords suffisent à transporter l’auditeur vers des contrées inconnues comme le montre la « valse des ondines » (reprise d’un titre de son déjà très réussi premier 6 titres). En réussissant son alchimie pop/celtique, Cécile Corbel risque de s’installer durablement sur la scène féerique, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

mercredi 17 janvier 2007

Effleurement (Prikosnovénie)

Pour fêter sa 100ème production, le label référence pour tous les amateurs de musique féerique, Prikosnovénie, nous offre un formidable coffret de 17 titres qui nous propose un voyage autour du monde à travers 17 voix féminines aux sensibilités différentes. Une compilation nommée « Effleurement » en référence au nom du label puisque Prikosnovénie signifie « effleurement » en russe. L’album distille subtilement valeurs sures du label et nouveautés. Ainsi, on retrouve les dernières signatures du label : Maple Bee et son suave « Hello Eve », Misstrip et son sombre « A ticket to death » et Karin Höghielm avec son mystique « Sordo ». «Effleurement » ne se cantonne pas aux artistes Prikosnovénie, en effet, on retrouve notamment la grande dame de l’heavenly voices, Loreena McKennitt et une jeune harpiste bretonne, Cécile Corbel, qui nous délivre un jeu de harpe onirique et envoûtant associée à une voix douce et sensuelle. Tous les artistes qui ont fait la renommée de Prikosnovénie sont présents : Caprice, Moon far away, Pinknruby, Louisa John-Krol, Irfan, Jack or Jive et Daemonia Nymphe. On voyage ainsi des steppes du Grand Nord au mysticisme japonais, des mystérieuses voix bulgares aux prémices de la Grèce antique. On ressort de ce voyage musical apaisée et satisfait de cette quête insatiable d’une terre féerique. De plus, « Effleurement » compte 9 inédits sur les 17 morceaux, parmi lesquels on retrouve une fabuleuse ode mystique balkanique d’Irfan, qui nous fait attendre leur prochain album avec impatience.
Le thème d’ «Effleurement »étant la féminité, 17 cartes dessinées par Sabine Adelaïde accompagnent le cd agrémentées chacune d’un texte autour de la féminité (sagesse, confiance, fidélité,…). Si les cartes sont esthétiquement magnifiques, on ne peut pas dire que le jeu proposé présente un réel intérêt, je vous laisse le soin de juger. Il n’en reste pas moins un très bel objet qui permettra aux néophytes d’avoir un aperçu de la richesse du catalogue Prikosnovénie et aux confirmés de se délecter des nombreux inédits qu’offrent « Effleurement ».

lundi 15 janvier 2007

Caprice "Mirror" (Prikosnovénie)

Après la formidable trilogie Elvenmusic qui nous fit voyager au sein de la Terre du milieu à travers les poèmes de Tolkien (Elvenmusic 1&2) et qui s’achevait en toute beauté avec un album écrit en « Laoris » une langue elfique écrite pour l’occasion (Elvenmusic3), l’excellent label prikosnovénie nous offre l’occasion de découvrir le premier album, datant de 1996, de l’ensemble néo classique russe.
Nous découvrons ainsi les balbutiements d’un style à part qui fait désormais les délices de nos moments de rêveries. Le style est ici plus incisif, quasi psychédélique et expérimental sur certains titres (« Open », « The last morning », « Afterlife ») avec une approche plus sombre. Les mélodies nous emmènent dans une féerie moins contemplative, une féerie manichéenne (« Pause ») où les rares mélodies joyeuses luttent contre le désespoir et la mélancolie. Ainsi, on ressent pleinement l’ambiance oppressante de la forêt sur le titre « Forest ». L’écriture est plus tourmentée (« Mirror »), elle est même parfois nihiliste (« Anticipation of nothing », « Werter’s second hell ») voire lovecraftienne (« Smoke over city »).
L’utilisation de la langue russe est une agréable surprise, les accents slaves conférant un exotisme qui renforce le sentiment onirique. Similitude de langue aidant, on pense parfois à leurs collègues ukrainiens de fleur en écoutant cet album.
Certes, ce premier album de Caprice n’est pas leur meilleur mais tous les amateurs du groupe moscovite prendront un réel plaisir à découvrir les débuts du groupe et à deviner derrière certains passages, les prémices d’un style hors du commun (notamment sur l’Interlude et sur « Waltz » qui est un poème de Tolkien) que Caprice maîtrise désormais parfaitement.