samedi 30 juin 2007

Korpiklaani "Tervaskanto" (Napalm records)

Alors qu’on ne s’est pas encore remis du précédent album Tales along this road, Korpiklaani nous livre déjà un nouvel opus intitulé Tervaskanto. La pochette est sublime, comme d’habitude et nous plonge immédiatement dans la magie des légendes finlandaises. Dès le premier titre « Let’s drink », on est saisi par la particularité du son, une musique entraînante à souhait, mélange de Humppa, la musique traditionnelle finlandaise et de métal. La grande force du groupe est d’intégrer avec justesse et efficacité la flûte, le violon, l’accordéon et même le Jouhikko, instrument traditionnelle finlandais d’origine celtique qui se joue avec un archet. Les titres s’enchaînent et la monotonie n’arrive jamais. Les rythmes changent très souvent, les mélodies folkloriques sont magnifiques et une grande cohérence se dégage de l’album. Le chanteur pousse sa voix de Viking avec justesse sur cet enchevêtrement musical incroyable (« Viima », « Liekkiön Isku »). On se met à rêver que nous aussi on court avec les loups sur de longues plaines enneigées en tenue de chaman (« Running with the wolves »). Plus on se rapproche de la fin et plus les mélodies gagnent en intensité comme sur le sublime «Vesiladhen Veräjilla » et sa musique lancinante et mélancolique, un morceau incroyable dans un registre un peu différent du reste du répertoire de Korpiklaani. « Nordic feast » conclue parfaitement cet album, morceau doté d’une certaine dualité, d’un côté un violon nous joue son triste épilogue, de l’autre un morceau folk joyeux qui fera danser sous les chaumières. Voilà, en 11 titres, Korpiklaani nous livre un chef d’œuvre qui va tourner en boucle dans de nombreux lecteurs. On aimerait désormais voir Korpiklaani nous livrer un album folk ou acoustique car je ne dois pas être le seul à penser que dans ce domaine le groupe a du potentiel.
http://www.myspace.com/korpiklaaniofficial

Antrabata "Elephant rêverie" (Prikosnovénie)

Antrabata est la dernière signature en date du label Prikosnovénie. Ce trio parisien nous délivre un trip-hop doux et enivrant qui sent bon le retour de la nature printanière. Amoureux de la nature, Antrabata remercie d’ailleurs le ciel, l’océan, les arbres et les montagnes dans cet album intitulé Elephant rêveries. Un titre qui trahit l’autre grand intérêt du groupe : l’orient et principalement l’Inde. Des influences qui se font sentir sur un titre comme « White Elephant » où une flûte hypnotique et des sitars nous guident vers cette terre sacrée. A la manière du groupe Rajna, Antrabata distille une musique ethnique et colorée où la voix de Femke, enchanteresse et onirique à souhait (« Miss Encyclopedia »), se déplace habilement et en douceur sur les merveilleuses compositions du groupe. Frais et rayonnant, ce premier album est une réussite qui procure une envie d’évasion. D’ailleurs, je ne saurai résister plus longtemps à ce soleil radieux qui s’abat sur mes fenêtres…

mercredi 27 juin 2007

Iced Earth"Overture of the wicked" (SPV)

En prélude à la sortie d’un nouvel album, Iced Earth nous livre un EP de 4 titres intitulé Overture of the wicked. Dans ce genre de sortie, on a toujours une certaine appréhension à découvrir les quelques titres censés nous faire saliver. Permettront t ils d’attendre le prochain album avec impatience ?Les 3 premiers titres sont assez classiques mais cela reste du bon power métal énervé avec des solos de guitares ravageurs comme on les aime. En revanche, le quatrième morceau est sublime, longue pièce épique de huit minutes, « The coming curse » bénéficie d’un final époustouflant porté par des percussions orientales et des voix féminines de toute beauté. Un album à guetter.

Pain "Psalms of extinction" (Roadrunner records)

Pain est un projet métal-electro de Peter Tägtgren, le leader du groupe de death métal suédois Hypocrisy. Il s’agit du cinquième album de Pain, intitulé Psalms of extinction, qui intervient deux ans après le précédent Dancing with dead. Passons tout de suite les paroles de l’album qui, au mieux ne présente pas d’intérêt, au pire sont à prendre au quatorzième degrés (« Bitch »). En revanche, au niveau de la composition, on trouve de nombreux morceaux intéressants. Pain décline des morceaux énervés « Walking on glass » et des morceaux mélodiques « Psalms of extinction » avec la même fougue, se faisant parfois plus posé comme sur « Just think again » et ses 6 minutes 15 de bonheur. On appréciera même une reprise du « Play dead » de Bjork, très réussie et totalement réappropriée. Finalement, sans être transcendant, ce Psalms of Extinction tient la route et ravira les fans.

mardi 26 juin 2007

Ataraxia "Sous le blanc rosier" (Shadowplay records)

Le label ShadowPlay a eu l’excellente idée de retracer sur un double cd intitulé Sous le blanc rosier une partie de l’imposante carrière du groupe Ataraxia. Un « best of » qui arrive en même temps que le dernier album du groupe Kremasta Nera. Les références d’Ataraxia sont multiples, de l’antiquité aux œuvres plus moderne en passant par le Moyen Age, l’univers d’Ataraxia est vaste et riche et ne se fixe pas de frontières. Cette compilation permet de se délecter de morceaux merveilleux où la voix hors du commun de Francesca Nicoli s’impose de tout son talent. Difficile de parler de certains morceaux plus que d’autres au milieu de tout ces joyaux. Citons tout de même les chefs d’œuvres que sont des titres comme « Antinea », « Agharti », « Filava Melis », « Incabala » et surtout « Belle Jolande », morceau d’anthologie qui ne laissera indifférent aucun amateur de musique médiévale. On trouvera aussi 2 morceaux inédits du groupe qui sans être transcendants s’avèrent sympathique. En revanche, les morceaux sont souvent très long et paraîtront pénibles à ceux qui ne supportent pas les changements de registre de la voix de Francesca « Alsicon ». Un album qui montre toute l’importance de ce groupe sur la scène féerique, une carrière bien rempli qui, souhaitons l’eux, n’est pas prêt de s’arrêter.
http://www.ataraxia.net/

lundi 25 juin 2007

News: future pochette d'Omnia

Je ne résiste pas à l'envie de vous dévoiler la pochette du prochain album d'Omnia intitulé Alive. Perso, je crois que je n'ai jamais vu une pochette aussi belle, il faut dire qu'elle a été desinnée par Alan Lee, réputé pour ses dessins du seigneur des anneaux et pour son travail de concepteur visuel sur la célèbre trilogie de Peter Jackson.


Artesia "Chants d'Automne" (Prikosnovénie)

Le deuxième album des bretonnes d’Artesia Chants d’Automne nous invite à la découverte des mystères de Brocéliande, la célèbre forêt des légendes arthuriennes, théâtre de l’amour entre Merlin l’enchanteur et Viviane, la dame du lac. Ici, c’est surtout la face sombre de la forêt qui est explorée à travers ce qu’on pourrait appeler de la dark heavenly voices. Un piano hypnotique et aérien et un violon atmosphérique et souvent mélancolique permettent de souligner le charme et surtout les dangers de la forêt durant l’automne. La voix d’Agathe, délicieusement perchée plus haut que la cime des arbres de la forêt, nous sert de guide à travers ce monde obscur. L’album, quoi de plus normal, commence par une invitation à pénétrer dans Brocéliande et dans la musique d’Artesia, un morceau qui plonge l’auditeur dans l’ambiance que veut faire partager le groupe. La musique est atmosphérique, quasi religieuse et souvent aussi mélancolique que les titres le laissent deviner (« Chants d’Automne », « Terres perdues », « Quand vient la nuit »). La guitare de Loïc apporte une touche appréciable sans laquelle la musique d’Artesia pourrait souffrir d’une certaine monotonie. Les 2 interludes « Entrelacs » et « Sous la lune dansante » sont magnifiques. Le premier, grâce à son violon charmeur nous offre un moment de lumière au sein de la noirceur de l’album. Le deuxième bénéficie d’une rythmique à la guitare qui nous rappelle certaines sonorités médiévales. Le moment le plus inquiétant est atteint avec « Le refuge » où un piano obsédant nous plonge dans les entrailles de Brocéliande. Finalement, l’album s’achève avec l’arrivée de l’hiver « L’hiver est là ». Une autre saison commence, un nouveau cycle pour la forêt et peut être un prochain album sur ce thème.

jeudi 21 juin 2007

Prochaines sorties

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et attardons nous sur les sorties à venir durant les prochains mois car on va avoir du beau monde dans les bacs. En effet, après avoir sorti un EP de remix Cybershaman de son dernier album, le plus grand groupe de la scène païenne (et je n'éxagère pas) Omnia va sortir son prochain album au mois de Juillet. Ce mois verra aussi la sortie du prochain album de Corvus Corax, groupe mythique de la scène médiévale. Comme si ces deux sorties ne suffisaient pas, au mois d'Août paraitra le live de Loreena McKennitt à l'Alhambra dans un formidable coffret comprenant 2 cds et un dvd.
Enfin dans le style rock progressif, un genre que les amateurs de musiques féeriques apprécient, sachez qu'au début du mois de septembre sera réedité le premier album de Pink Floyd dans une somptueuse édition 3 cds.
Les liens myspace d'Omnia et de Corvus Corax à découvrir absolument pour ceux qui ne connaissent pas :

News Juin 2007

En ce jour de fête de la musique et de solstice d'été donc jour important pour les païens qui perpétuent les anciens cultes solaires, je tenais à faire un petit point sur mes activités. Pour commencer, je dois préciser qu'en ce moment entre mon stage et la recherche d'un appartement, mes chroniques ne vont pas aussi vite que je le voudrais et les cds ont tendance à s'accumuler. Pour autant, les chroniques seront faites et voici le programme. Nous ferons un tour du côté de la scène Métal car il ne faut pas oublier que nombre de métalleux aime l'imaginaire et les univers enchantés et vice versa (ou l'inverse). C'est pourquoi nous chroniquerons les derniers albums de Kamelot, Freedom Call, Symphony X ainis que le métal Irlandais de Cruachan et l'excellent album de Folk Humppa Métal de Korpiklaani Tervastanko. Autre grande réjouissance, nous chroniquerons aussi le dvd live de Rhapsody que les fans attendent depuis des années. Du côté de la scène heavenly voices, nous chroniquerons le dernier album de Lisa Gerrard The silver tree et le dernier album des bretonnes d'Artesia, en hommage aux mystères de Brocéliande.

jeudi 14 juin 2007

37ème Festival Interceltique de Lorient (Keltia musique)

Rendez vous estival incontournable pour tous les amateurs de musiques celtiques, le 37ème festival Interceltique de Lorient mettra à l’honneur l’Ecosse. Keltia musique nous livre donc le cd officiel du festival, un album qui permettra à l’auditeur de découvrir à travers 21 titres les artistes sélectionnés. On retrouvera donc parmi les têtes d’affiches, l’irlandaise Sinéad O’Connor qui vient de sortir son nouvel album, l’incontournable Bagad de Lann-Bihoué, Didier Squiban, Dan ar Braz et on notera la présence des indémodables The Dubliners qui avec le traditionnel « The wild rover » nous livre un titre qui sent bon la chaleur des pubs irlandais. Plus étrange, la présence de Laurent Voulzy même si finalement son titre « Caché derrière » est réussi malgré un refrain que certains trouveront kitsch. Parmi les réjouissances, le chant de sardinières « Ar merc’hed yaouank », idéal pour se mettre de bonne humeur et le rock festif des Canadiens de The Mahones qui donne envie de sauter partout en criant. Nos frères celtes d’Espagne ne sont pas en reste et nous démontrent tout leur talent à travers les formations en provenance des Asturies ou de Galice. On appréciera particulièrement « Outes » de Fia na roca, véritable invitation à rentrer dans la danse.
Année de l’Ecosse oblige, les Ecossais sont représentés sur 5 titres parmi lesquels l’envoûtant « Tony’s Tune » de Fred Morrison et l’énergique « Encore » d’Unusual Suspects qui clôture parfaitement cet album. Une édition qui sur disque remplit ses promesses et donc qui ne devrait pas nous décevoir sur scène.

Mediavolo "A secret sound"(Kalinkaland)

Ne vous y trompez pas, Mediavolo n’est pas un groupe médiéval. Leur style est plutôt la pop éthérée dans la plus pure tradition 4AD. On pensera immédiatement au Cocteau Twins tant la voix de Géraldine ressemble à celle d’Elizabeth Fraser (pour les plus jeunes ou les incultes, c'est la chanteuse de Cocteau Twins qui chante sur le "Teardrop" de Massive Attack). Ce sentiment sera très fort sur le titre « Mass Anasthesia », véritable perle de l’album. Mais le reste des productions n’a pas à pâlir de ce titre tant les compositions sont soignées et efficaces. Pour ce 3ème album A secret sound, le groupe brestois nous livre un son hypnotique parfois cold wave ou cold rock mais toujours avec une sensation de mélancolie. A coup de piano aérien, de guitares hypnotiques et de nappes planantes jusqu’à saturation, Mediavolo dépeint un monde envoûtant dominé par un brin de nostalgie et de mélancolie (« Resolve » ; « Death & the city »). Parfois, le son se fait plus énervé et énergique (« Human & live » ; « Misunderstanding ») mais c’est toujours la même impression qui ressort. La voix de Géraldine est tout simplement parfaite pour ce genre de compositions, se déplaçant comme une ombre cristalline pour nous élever vers le ciel « A secret sound ». Un album frais qui ravira vos moments de rêveries solitaires.
A noter que Mediavolo se produira le 22 juillet durant les semaines arthuriennes avec un set que l’on nous promet inhabituel et surtout durant la fameuse nuit des fées organisée le samedi 29 septembre 2007 par le label Prikosnovénie à Clisson.

mardi 12 juin 2007

Ez3kiel "Naphtaline" (Jarring effects/ Pias)

Le trio tourangeau Ez3kiel souvent classé abusivement dans la scène dub nous livre un surprenant projet multimédia intitulé Naphtaline. Attardons nous d’abord sur la forme car le coffret qui recouvre les précieuses galettes est doté d’une pochette magnifique, illustration complexe et énigmatique, véritable prélude à l’univers onirique et mystique qui nous attend. Les précieuses galettes ? Oui, car le coffret comprend un cd audio et un dvd hybride rom/vidéo. En effet, Ez3kiel qui a toujours accordé une grande place au visuel crée ici une osmose parfaite entre la musique et les images, le dvd-rom proposant des tableaux crées par le bassiste du groupe Yann Nguema sur lesquels la musique vient se greffer. Le cd audio correspond donc à la BO de cet univers singulier qui se veut tour à tour onirique, mystique, fantastique, inquiétant, complexe, mélancolique et poétique. Le spectateur se perdra dans chaque tableau sur lequel il agit directement grâce à sa souris, modifiant les éléments, la musique et le graphisme. Un projet d’une grande originalité donc qui propose de surcroît un paramètre intéressant, l’interactivité. Mais si le graphisme est somptueux, que dire de la musique. Les titres de Naphtaline sont merveilleux emplis d’une poésie et d’une sensibilité incroyable. On rentre dans Naphtaline comme un cow boy solitaire dans un film de Sergio Leone « Volfoni » puis les ténèbres nous rattrapent déjà « Subaphonic ». On sent que nous avons basculés dans un monde étrange qui n’a plus de frontières. Les rues sont désertes et froides « Naphtaline » et soudain un pantin mécanique surgit au détour d’une ruelle « Le lac des signes ». Alors déjà, avec un sentiment d’amertume on regrette le passé « Derrière l’écran ». Au lointain, on entend toujours ce même air répétitif et un sifflement étrange« Exebecce ». Depuis, chaque saison, je n’entends plus que ce piano fantomatique qui m’oppresse « Leopoldine ». Mais surtout, c’est lorsque vient l’hiver rigoureux que, regardant les flocons tomber, ce piano m’obsède le plus. Il vient me hanter même la nuit et m’emmène dans un monde que j’ai autrefois connu « Mon plus beau cauchemar ».
Les morceaux souvent sombre, mélancolique et inquiétant auraient pu servir pour une bande originale d’un film de Dario Argento ou pour décrire l’univers si particulier de Lovecraft. En 53 minutes, la musique d’Ez3kiel parvient à faire transmettre les émotions qu’elle véhicule et après tout, n’est ce pas ce qu’on demande à la musique ?

Ataraxia "Kremasta Nera" (Ark records)

En grand amateur de civilisations disparues, le groupe Ataraxia nous livre dans son dernier album Kremasta Nera la suite de Lost Atlantis paru 1999. Partons donc sur l’île de Samothrace où la puissance de la déesse blanche règne. Suivons la voix de la grande prêtresse de cette île, j’ai nommé l’oracle, l’incarnation de la déesse, Francesca Nicoli. Sa voix se fait l’écho sans retour des restes d’un monde enfoui avec ses secrets. Un univers dévasté qui jamais ne renaîtra, terrassé par le monothéisme et les rites modernes de l’homme. La prêtresse nous emmène dans un univers très ésotérique sur les traces de l’initiation aux mystères de cette civilisation. Nous y découvrirons des cérémonies païennes et des rituels très anciens (« The song of axieros », « Ebur »). On sera agréablement surpris par le chant apocalyptique en français de toute beauté « Ochram » et par la mélodie au piano de « Wings (I had once) ». Des sonorités orientales ou de la Grèce antique apparaîtront au gré de notre voyage initiatique (« Therma », « Kaviria », « Klethra »). Le titre final « La fame e la danza » empli de tristesse, nous montrera l’attachement de la prêtresse à cette terre sacrée, une terre qui disparaîtra à jamais quand le 14ème titre de cet album se sera achevé. Kremasta Nera est placé sous le signe de la mythologie antique mais abordée différemment que la formation grecque Daemonia Nymphe. Ataraxia parvient une fois de plus à s’approprier un univers et à le restituer avec finesse et émotion, un album qui nous convie jusqu’à l’ataraxie.