vendredi 30 mai 2008

Beardfish "Sleeping in traffic : part two" (InsideOut/SPV)

BeardFish est un groupe de rock progressif suédois relativement peu connu dans nos contrées. Pourtant le groupe possède une bonne dose de talent et ce Sleeping in traffic : part two est là pour nous le confirmer. Autant l’avouer, je ne connais pas le "part one" de ce Sleeping in traffic mais le "part two" est diaboliquement bien ficelé avec au passage l’exploit de livrer 72 minutes de musique en 6 morceaux si l’on excepte la première et la dernière plage qui font office d’introduction et d’outroduction. Le style Beardfish affiche un côté novateur puisque son rock progressif va bien au-delà des frontières du genre prédécemment cité. En effet, le groupe suédois n’hésite pas à verser du côté de la funk ou de la soul comme sur le sublime « Into the night ». Le reste de l’album prendra des tournures psyché, heavy ou jazzy mais avec toujours en ligne de mire ce rock prog. très seventies maîtrisé de bout en bout.
« Sleeping in traffic » constitue la grosse pièce de l’album avec un morceau de 35 minutes qui brasse de nombreuses influences. Passant de rythmes très dynamiques à des passages planants irrésistibles, ce morceau « touche à tout » inclus même une magnifique reprise venu de nulle part de « Staying Alive », tube disco par excellence. Un titre qui résume bien la musique et les influences de Beardfish. Un album à recommander à tous les nostalgiques du rock progressif des seventies.
Gwilbreuf, Mai 2008
Myspace Beardfish :

dimanche 18 mai 2008

Les 10 ans de KHIMAIRA

Khimaira est un magazine dédié à l’imaginaire sous toutes ses formes. Ainsi, le magazine traite aussi bien de littérature que de cinéma, musique ou bande dessinée. Pour fêter ses 10 ans, Khimaira va éditer en octobre 2008 un Art Book intitulé Les enfants de la chimère (Khimaira signifiant chimère) reprenant les plus belles illustrations du magazine ainsi que de nombreux hommages par des auteurs, dessinateurs BD et illustrateurs de l’imaginaire. 250 exemplaires seulement seront mis en vente. Pour en savoir plus, c’est par ici :

38ème Festival Interceltique de Lorient

On ne présente plus le Festival Interceltique de Lorient qui chaque année propose une semaine de fête aux couleurs de l’interceltisme avec tout le gratin de la musique et la culture celtique. Cette année, la 38ème édition du Festival Interceltique de Lorient se déroulera du vendredi 1 Août au dimanche 10 Août et mettra à l’honneur le Pays de Galles. La programmation est une fois de plus exceptionnelle avec des artistes comme Celtas Cortos, Nolwenn Korbell, Moving Hearts, Erik Marchand, The Chieftains, Soldat Louis, Carré Manchot, Dominique Dupuis, Red Hot Chili Pipers, sans oublier des dizaines d’artistes à découvrir et un exceptionnel concert de Loreena McKennitt le samedi 2 Août.

Lisa Gerrard collabore avec Klaus Schulze

Klaus Schulze, l’un des pionniers de la musique électronique, n’en finit plus de composer et son incroyable activité près de 40 ans après le début de sa carrière suscite l’admiration. Rien que pour cette année, Klaus Schulze va sortir deux albums, un premier le 20 Mai 2008 intitulé Kontinuum et un deuxième intitulé Farscape qui devrait sortir au mois de juillet 2008 et qui nous intéresse fortement puisqu’il s’agit d’une collaboration avec Lisa Gerrard, la talentueuse et mythique chanteuse de Dead Can Dance. Les premiers extraits de cet album sont en écoute sur le myspace du projet :

samedi 10 mai 2008

Nachtgeschrei "Hoffnungsscheimmer" (Massacre records)

Dans le milieu de la musique allemande, rares sont les groupes chantant en allemand qui parviennent à s’exporter tant le chant allemand a mauvaise réputation. Les non germaphones jugent souvent que cette langue n’est pas assez mélodieuse pour le chant. A ce titre, Rammstein et In Extremo font figure d’exception (et ne parlons pas de Tokio Hotel). Avec un tel nom, Nachtgeschrei annihile toutes ses chances de s’exporter et c’est à croire que le titre de l’album Hoffnungsscheimmer a été choisi volontairement pour réserver l’album au public teuton. C’est bien dommage car le groupe possède de nombreuses qualités et son métal médiéval mérite que l’on y prête une oreille attentive. Après la traditionnelle introduction mystique à la cornemuse pour annoncer la couleur de l’album, le groupe allemand impose son style avec « Hoffnungsscheimmer », un son rock ou métal teinté de sonorités médiévales (ou folk à défaut).
La voix du chanteur est agréable, rappelant parfois celle du chanteur de Saltatio Mortis, et les productions sont soignées. Nachtgeschrei ne se cantonne pas à l’utilisation de cornemuses et utilise avec beaucoup de subtilité les whistles (« Lass mich raus »), l’accordéon « Der meister » (moins médiéval certes mais le groupe voyage aussi du côté du folk métal) ou la vieille à roue comme sur « Windstill », le morceau le plus entraînant de l’album. Une réussite absolue et une maîtrise presque surprenante pour un premier album. Ceux qui n’aiment vraiment pas l’allemand pourront toujours se délecter du remarquable instrumental « Wütis ». Quant aux autres, je leur conseille vivement de prêter une oreille attentive à Hoffnungsscheimmer même si je doute que l’album soit facile à trouver (et ne parlons pas de le demander à un vendeur en magasin).
Gwilbreuf, Mai 2008

vendredi 9 mai 2008

Ny:na Valès "L'atmosphère" (Prikosnovénie)

Avec cet album, Prikosnovénie franchit un nouveau cap en éditant un projet musical assez éloigné des productions féeriques habituelles. Il est vrai que le label avait déjà amorcé cette diversification avec l’album du groupe tourangeau OnezH30 mais ici la différence d’univers se fait clairement sentir. Ny :na Valès est donc un projet musical composé de Yann Savel (noter l’anagramme) et Nathalie Carraduel. Un duo complémentaire qui officie dans le registre de la chanson française avec des musiques empruntant aux sonorités jazz et pop mais surtout à la bossa nova, ce qui confère à l’album une ambiance très lounge. La musique bien que minimaliste tisse une atmosphère particulière très chaleureuse. La voix de Nathalie est douce et sensuelle et retranscrit à merveille la magie des mots. Il y a comme une certaine naïveté dans ce duo, un poids de l’innocence qui les fait définitivement basculer du côté des doux rêveurs. Certains textes sont très bien sentis comme « Copain copain » où nos deux artistes nous offrent un moment de complicité très drôle et fort appréciable. Sur quelques chansons (« Je mens par omission », « Le mot elfique »), Yann se risque à la ritournelle et sa voix s’avère très mélodieuse. Les ambiances jazzy (« J’entends la nuit ») se confondent avec les ambiances bossa nova (« L’androgyne ») pour un mélange savoureux et original.
En 12 titres et 40 minutes, Ny :na Valès livre un album sympathique auquel nous reprocherons simplement le manque d’une petite flamme pour embraser définitivement l’auditeur. Mais le cœur y est, à bon entendeur…
Gwilbreuf, Mai 2008

Ayreon "Elected" (InsideOut/SPV)

Sortis quasi-simultanément, les albums 01011001 et The Scarecrow, respectivement de Ayreon (Arjen Lucassen) et de Avantasia (Tobias Sammet), ont déclenché une petite rivalité assez saine entre ces deux artistes de talent qui oeuvrent dans le domaine de l’ « Opéra métal ». Avec l’inscription en caractères énormes AYREON VS. AVANTASIA, l’ambition de cet EP est clair, nous faire croire au choc des titans. En fait, il s’agit d’un 4 titres où Arjen Lucassen et Tobias Sammet ne «s’affrontent » que sur un seul titre (« Elected »). Un titre qui s’annonce en plus assez décevant. On aurait aimé de la part des grands noms de l’ « Opéra métal » autre chose qu’une vulgaire reprise de Alice Cooper même si Arjen et Tobias sont fans de l’artiste. Sur les 3 autres titres, 2 sont inédits. En effet, le titre « Ride the Comet » est extrait du dernier album de Ayreon, 01011001. Un titre qui bénéficie de la présence de Tom Englund et qui souligne toutes les qualités du dernier album de Arjen.
Les deux titres inédits restants sont plutôt réussis bien que, étant des ballades, ils risquent de déplaire à l’amateur du son métal de Arjen. Le deuxième titre « E=mc² » est un titre très épuré où Arjen accompagne seul à la guitare acoustique la belle voix de Marjan Welman. Enfin, le quatrième titre, « Day six : childhood » est de nouveau chanté par Marjan, Arjen n’assurant que la basse et laissant le soin à Joost van der Broek de nous transcender grâce à une ravissante mélodie au piano. Un morceau poignant qui pourrait presque nous arracher une larme.
Un EP qui ne tient pas toutes ses promesses mais qui devrait tout de même faire plaisir aux fans de Ayreon grâce aux inédits proposés.
Gwilbreuf, Mai 2008

jeudi 1 mai 2008

Red Cardell "Le banquet de cristal" (Keltia musique)

Pour fêter ses 15 années de carrière, le groupe Red Cardell convie tous ses amis et ses fans à ce banquet de cristal. 15 années donc 15 tires avec de nombreux invités qui viennent d’univers très différents et qui reflètent les influences et surtout les amitiés de Red Cardell. Un exercice intéressant qui permet de revisiter les meilleures chansons du répertoire de Red Cardell sans sombrer dans le best of à l’intérêt très limité. Ici, les chansons s’imprègnent de la personnalité des invités. Le banquet de cristal s’impose bien comme un nouvel album du groupe. La diversité des univers et des genres est la principale valeur ajoutée de ce disque. C’est tout d’abord la folie des rythmes des Balkans qui s’empare de l’auditeur à travers la voix de Oleg Skripka (« Mescufurus »). Aucune frontière musicale n’empêchera ce banquet et un titre aux influences hip hop (« Parliament n°2) peut aisément se glisser entre la subtilité orientale de « L Nim » et le magnifique « Si mille choses », l’un des plus beaux textes si ce n’est le plus beau, de Jean Pierre Riou. Un morceau magistral clôturé en apothéose par le Bagad Kerné.
Il y a aussi les invités que l’on n’attendait pas forcément comme la présence de l’accordéoniste Gérard Blanchard, célèbre pour son tube « Rock Amadour », qui interprète « Là où je vais » ou la collaboration d’un membre de Asian Dub Foundation, en l’occurrence Dr Das (« Comme couché »).
Certains invités marquent clairement leur empreinte comme Stéphane Mellino qui donne une réelle tonalité « Négresses Vertes » au titre « Fantômes ».
Malgré toutes ces influences, Red Cardell n’oublie pas pour autant la Bretagne. Le guitariste Dan ar Braz vient apporter une touche très rock au morceau« An dro ». Miossec, associé à Yann Tiersen au violon nous livre une superbe interprétation de « A Montparnasse ». Saluons aussi le travail des frères Guichen, récent vainqueur du grand prix du disque du Télégramme avec leur album Dreams of Brittany, qui redynamise une chanson du répertoire des Sœurs Goadec (« Fich-Fich Logodenn ») chantée ici par la fille de l’une d’entre elles, Louise Ebrel, qui n’en finit plus de s’offrir une seconde jeunesse après sa collaboration avec le groupe punk breton des Ramoneurs de menhirs.
Ces 15 titres résonnent comme un vibrant hommage à un groupe qui marqua son époque. Un album exceptionnel qui promet de nombreuses écoutes sans jamais se lasser. Vous reprendrez bien un peu de dessert ?
Gwilbreuf, Mai 2008