jeudi 11 décembre 2008

L'auberge des korrigans ferme ses portes.

Eh oui alors que l'auberge des korrigans se dirigeait vers ses 2 ans, le tavernier nous communique que l'auberge ferme ses portes. Au départ, ce blog avait été créé pour que je puisse poster les chroniques musicales que je réalise pour le magazine Khimaira (http://www.khimaira-magazine.com). Depuis que le site web du magazine existe, je postais mes chroniques sur le site de Khimaira mais j'avais tout de même maintenu ce blog où je postais aussi mes chroniques ce qui faisait un peu doublon. Du coup, j'arrête ce blog sur une bonne note puisque je viens de poster la chronique de Sava qui est un excellent album. En revanche, je n'abandonne pas mes activités de chroniqueur et vous pouvez retrouver toutes mes chroniques sur le site de Khimaira. Pour ce qui est de ce blog, je ne vais pas le supprimer mais j'arrêterais de l'alimenter et il mourira de sa belle mort (au bout de combien de temps ? je ne le sais).
Et dans un tout autre registre (mais alors vraiment un autre registre), j'ai ouvert un nouveau blog. Après une auberge, j'ai ouvert un Bric A Brac. La visite commence ici :

Sava "Metamorphosis" (Banshee records)

Après une première collaboration très convaincante, Sava sort un deuxième opus intitulé Metamorphosis et franchit une nouvelle étape. Le titre de l’album n’est pas anodin et témoigne de la volonté de transformer et de métamorphoser des airs anciens, de s’accaparer des bribes de culture pour perpétuer une tradition et un art.
Même si le mot maturité pourrait faire galvaudé, on peut parler de véritable richesse et d’épaisseur dans les compositions. Birgit Muggenthaler de Schandmaul et Oliver s.Tyr de Faun vous convie à un voyage vers la musique baroque pour une métamorphose des sons. Ces derniers se font plus médiévaux que dans Faun où parfois le groupe gravit les versants obscurs de la musique vers des horizons gothiques.
Ici, les instrumentaux sont empreints de fraîcheur, enjoués, avec de délicieuses envolées musicales comme cette flûte baladeuse sur « Stances ».
Sur le premier morceau, magnifique scottish, on reconnaîtra un passage musical déjà présent dans le « an dro » de Faun. Les textes ont beau être majoritairement des textes traditionnels, pour les musiques il s’agit très souvent de compositions originales mais évidemment avec une influence de mélodies médiévales certaine.
A ce propos, au milieu des cornemuses, bouzoukis, harpes et autres flûtes on s’étonnera presque de la présence d’un accordéon sur le très beau « hurly burly ».
On appréciera l’épuré « La rosa », un classique du répertoire de la musique juive séfarade. Un morceau où la simplicité de la mélodie apparaît comme une évidence à travers cette complémentarité de la flûte et de la harpe. Il y a du beau dans ce disque et un amour indéfectible pour la culture baroque et le raffinement des sons. Les mélodies celtiques ne sont pas en reste avec « Eilean » (signifiant île en gaélique), véritable déclaration d’amour à l’Irlande, île où se cristallisent beaucoup de fascinations pour tous les amateurs de cultures celtiques.
Même si l’album renferme de nombreux instrumentaux, Birgit Muggenthaler chante sur plusieurs titres avec une voix mystérieuse et envoûtante. Surtout, l’artiste n’hésite pas chanter un très beau texte en français sur « Stances », un texte du poète baroque français Jean Auvray s’interrogeant sur la nature de l’homme orgueilleux et mutin. En onze titres, Sava livre un album complet où les mélodies entraînantes (« Ar hyd y nos ») succèdent aux sonorités plus lancinantes (« El rey de mundo »). Un album exceptionnel, symbole d’une passion de Sava pour leur registre musical, un album qui provoque un émoi timoré mais indissoluble, une musique qui se ressent commue un gage de beauté, comme une lueur d’espoir intransigeante vers les meilleurs de nos sentiments. Incontestablement, l’album de cette fin d’année.

Gwilbreuf, Décembre 2008
http://www.sava-music.com/ (Attention, c'est en allemand)

jeudi 4 décembre 2008

Within Temptation "Black Symphony" (Sony Bmg)

Within Temptation vient de passer un cap avec ce live poussant jusqu’à ses limites le concept de métal symphonique pour ce gigantesque concert au Ahoy (nom de la salle) à Rotterdam. Là où Within Temptation rend les choses tellement excitantes, c’est que le groupe s’entoure d’un gigantesque orchestre symphonique, le métropole orchestra et joue dans une gigantesque salle et devant un gigantesque public. Bref, vous l’aurez compris, avec ce live, nous sommes proches de la démesure et de la grandiloquence mais celle que nous apprécions. Quitte à faire les choses bien autant les faire en grand.
Je dois concéder que Within Temptation fait partie des groupes que j’écoutais il y a encore 3-4 ans mais je considérais depuis que c’était une musique de teenager (même si je pense que c’est toujours avant tout le cœur de leur public) et mes oreilles n’étaient plus aussi sensibles aux mélodies des néerlandais. Pour autant, cette prestation live est d’excellente facture voire même parfaite pour le fan de Within Temptation. Le metropole orchestra n’est pas étranger à cette réussite et la présence de l’orchestre enrichit les compositions du groupe (l’excellente introduction de « Mother earth ») même si l’on s’étonnera que parfois ce que joue l’orchestre est à peine audible. L’amateur retrouvera tous les chefs d’œuvre du groupe avec quand même une prédominance de titres des deux denriers albums puisque The heart of everything est représenté par 10 titres et The silent force par 6 titres. Quelques invités viennent enrichir ce live avec notamment la jolie ballade « Somewhere » en compagnie de Anneke Van Giersbergen (privilégier le copier coller si vous faites une recherche sur internet) et le puissant « What have you done » avec Keith Caputo qui dénote avec ses 10 centimètres de moins que Sharon. Le répertoire des néerlandais exploite énormément la voix de cette dernière (et un peu son physique) à travers une profusion de ballades (« Angels », « Memories », « The swan song » entre autres). Pour autant, le groupe s’avère souvent meilleur dans le domaine du métal FM explosif qui reste dans la tête (« Jillian », « Our solemn hour »).
Bien sûr, édition double dvd oblige, on retrouvera les coulisses du concert, un documentaire, des clips, les making of des clips, etc.
Précisons encore que vous pouvez trouver ce live sous la forme d’un coffret regroupant les CDS et les DVDS mais que vous pouvez aussi les acquérir séparément. Reste que Black Symphony est un très beau live qui ravira tous les amateurs de métal symphonique. Un public en délire, un groupe au somment de sa forme, une Sharon Den Adel éblouissante (même si je l’aime moins avec ses cheveux bouclés), que demander de plus ?
Gwilbreuf, Décembre 2008

http://www.myspace.com/withintemptation