dimanche 5 octobre 2008

Compte rendu de "La nuit des fées 2008"


Bis repetita placent !! Après le succès de la première édition, les fées de prikosnovénie conviaient une nouvelle fois le petit peuple à Clisson la magnifique. Pour cette deuxième édition, plusieurs nouveautés firent leur apparition avec notamment une soirée dès le vendredi soir, la Electro Fairy Night et moult activités et animations dans la journée du samedi. N’étant arrivée sur les lieux qu’à 18h, je me contenterais de conter ici les concerts du samedi.

Le public était encore plus nombreux pour cette nouvelle édition avec toujours ce melting-pot prikosnovénien composé de gothiques (un peu moins que l’année dernière), de personnes déguisées (un peu plus que l’année dernière), d’enfants (autant que l’année dernière) et de plein de gens comme vous et moi (car oui je ne suis ni gothique, ni déguisé, ni enfant mais promis pour l’année prochaine je m’intégrerais à une de ces catégories).

Après OnzeH30 l’an passé, ce fut de nouveau un groupe français, découverte du label, qui eut l’honneur d’ouvrir la soirée, à savoir Antrabata. Un groupe parisien jouant un trip hop délicieusement sucré aux sonorités indiennes. Je n’ai pu écouter que deux titres de Antrabata car dès 18h30 le premier évènement de la soirée se profilait à l’horizon, il s’agissait du concert de Luigi Rubino à la chapelle Saint-Jacques, un lieu qui se prête à merveille à ce genre de musiques tant l’acoustique et l’intimité atteignent le niveau recherché.
Par contre, il faut bien avouer que l’excitation générée par ce concert du pianiste de Ashram ne fut pas à la hauteur de la prestation. Certes, les mélodies jouées étaient splendides mais il manquait une petite étincelle, quelques envolées musicales pour basculer dans la communion. Qu’importe, Luigi Rubino reste un pianiste d’exception et on attend avec grande impatience son album solo. L’artiste napolitain céda ensuite sa place au groupe Crista Galli. Là, ce fut l’inverse qui se produisit car leur album Matrice d’eau m’avait laissé un goût redondant et monotone et pourtant sur scène le groupe m’a particulièrement séduit. La diversité des instruments, l’apport du violoncelle et les deux voix sublimes du duo français ont largement contribué à faire de ce concert une réussite.


20H, toujours pas le temps d’aller manger la désormais fameuse assiette elfique puisque le trio napolitain Ashram s’apprêtait à envahir les halles de ses compostions romantiques mélancoliques. La prestation du groupe fut excellente mais on put mesurer à cette occasion qu’un concert dans la chapelle reste d’une autre facture. Le concert de l’année dernière à l’espace Saint-Jacques de ces mêmes napolitains reste une prestation absolue, un concert merveilleux et époustouflant de virtuosité, gravé à jamais dans la mémoire des chanceux présents ce soir-là.

Après Ashram, un court répit nous était offert avant le deuxième évènement de la soirée, celui qui à lui seul justifiait la venue à la nuit des fées, à savoir le concert du groupe bulgare Irfan. Tout juste le temps de déguster l’assiette elfique, ce succulent met bio et végétarien composé de riz complet, d’un curry de légumes, de lentilles corail et d’un sauté de carottes avec tomates fraîches. Quand les fées et les elfes se donnent la main pour mijoter de bons petits plats, c’est un délice pour nos papilles.







Mais l’heure tant attendue arrive et les membres de Irfan entrent en piste. Les cœurs palpitent, le temps s’arrête et le silence se fait religieux (sauf chez les quelques enfants qui prennent un malin plaisir à faire un vacarme assourdissant sur les jeux d’un stand un peu trop proche du public à mon goût). Mais la magie était bien présente, en tant qu’admirateur inconditionnel (j’espère que je n’en fais pas trop) de la musique de Irfan, je fus comblé. Le mysticisme des voix bulgares, l’exotisme de la musique orientale, la profondeur de la musique sacrée orthodoxe, tous les éléments du voyage mental vers les rives de la mer noire étaient réunis.

Après cette véritable claque musicale, il ne me restait plus qu’à transporter mes jambes tremblantes une dernière fois dans l’obscurité jusqu’à la Chapelle Saint-Jacques pour le dernier groupe de la soirée, Les fragments de la nuit. Une formation française regroupant un quatuor à cordes accompagné d’un piano. Leur premier album Musique du crépuscule paru chez Equilibrium music m’avait particulièrement plu et leur prestation scénique fut du même calibre. Cette musique à écouter les yeux fermés étire les voiles de la nuit pour vous emmener dans un monde onirique crépusculaire à la poursuite de l’ineffable.
Voilà, avec les derniers coups de violons, c’est tout un peuple (le petit) qui quitte Clisson la tête mais surtout les oreilles pleines de souvenirs. Après la réussite de cette édition, nous espérons que non seulement Prikosnovénie pourra rééditer son festival dès l’année prochaine mais qu’il pourra investir le château de Clisson pour accueillir un public toujours plus nombreux.
Gwilbreuf
Remerciements : A Prikosnovénie et Arnö Pellerin, à Khimaira magazine, aux artistes présents à la Nuit des fées et à toutes les personnes mobilisées pour faire de ce festival un évènement incontournable.

Rajna "Duality" (Holy records)

Déjà le septième album pour le duo français de Rajna qui continue sa discographie irréprochable avec Duality. Une nouvelle étape a été franchie depuis Otherwise, les sonorités ethniques allant toujours plus loin vers une quête insatiable de la perfection. De plus, on pourra apprécier l’effort effectué pour que qualité rime avec quantité puisque avec 16 titres, Duality propose 60 minutes de musique. La voix de Jeanne est toujours aussi sublime et ose la comparaison avec celle de Lisa Gerrard (« Lamentation »). Une voix telle une perle fragile que l’on veut protéger et qui personnifie la grâce (« Pearl into the ocean »). Rajna nous a tellement habitué à chanter en anglais que le morceau « Le toit du monde » pourrait presque passer pour une curiosité. Les instruments ethniques obtiennent une place d’honneur au milieu de ce florilège musical et de « Towards of the universe » à « Kaloum » en passant par « Omajna » les délicieuses saveurs orientales exaltent l’harmonie recherchée par le groupe. Mais l’instrumentation de Rajna sait aussi se faire subtil voir quasi-silencieuse (« I used to pray »). Enfin, soulignons « We are the echoes » et son bonus track « The echoes », deux vibrants morceaux sublimes mais très mélancoliques.