vendredi 15 février 2008

Caprice "Kywitt ! Kywitt !" (Prikosnovénie)

Après la formidable trilogie Elvenmusic dédié à la terre du milieu qui s’achevait de façon remarquable par un troisième opus chanté dans une langue elfique inventé pour l’occasion, l’extraordinaire groupe russe Caprice revient enchanter nos oreilles. Ce nouvel album porte le nom amusant de Kywitt ! Kywitt !, un nom qui semble sorti de la bouche d’un korrigan perfide ou d’un lutin malicieux. Ce titre provient d’un poème des frères Grimm et permet à Caprice d’expérimenter avec succès le chant en allemand. Ce titre est d’ailleurs révélateur du virage musical qu’a pris le groupe. Habituée à une orchestration néo classique très onirique, la formation intègre cette fois guitares électriques, batterie et autres samples électroniques dans sa musique. Le résultat est à la fois déroutant et saisissant. Alors que l’orchestration subtile des albums précédents rendait l’univers des russes très apaisant, le déchaînement musical de Kywitt ! Kywitt ! se fait plus virevoltant avec ses entrelacs musicaux et ses accès de violences (« Kywitt ! Kywitt ! »). L’utilisation de la batterie donne même à certains morceaux un côté très pop voir naïf dans le bons sens du terme (« Peggy O »).
Depuis ses adaptations de poèmes de William Blake et J.R.R Tolkien, Caprice a montré ses talents pour mettre une musique sur la magie des mots. Cet album confirme ce talent et propose notamment des textes de William Shakespeare, de Robert Burns, de Maximilian Voloshin et de Felicia Hemans pour un morceau bonus d’une extrême jovialité qui répond à l’étonnant titre de « Fae fae fae fae fae fae fae ».
Caprice, c’est d’abord l’œuvre d’un compositeur de génie Anton Brejestovski qui livre une fois de plus une œuvre décomplexée et innovante. Mais Caprice, c’est aussi la sublime voix de Inna Brejestovskaya qui éblouit par sa pureté. Sa voix féerique participe pour beaucoup à l’ambiance musicale du groupe moscovite. Son chant peut être sobre et presque funéraire (« Adew sweet amarillis ») puis enjouée (« Mary Morison ») provoquant des émotions variées chez l’auditeur. Dans cet album rempli d’expérimentations, Caprice joue un instrumental oppressant aux influences orientales (« More ») et s’amuse à insérer dans ses chansons des voix du petit peuple (« Dundellion wine ») recréant ainsi avec beaucoup de perfectionnisme le jardin enchanté de l’Etre humain.
Un album hallucinogène, à l’image des champignons malins et heureux qui ornent la pochette, qui troublera l’auditeur par son audace et par la magie de son univers. Un album frais et décomplexé qui sent bon l’arrivée du printemps et les ballades en forêt à la recherche du petit peuple. Kywitt ! Kywitt ! est tout cela à la fois, Le chemin parcouru depuis Mirror est saisissant, l’œuvre de Caprice n’a cessé d’évoluer et de mûrir, progressant sans cesse en nous étonnant à chaque œuvre. Un univers unique et complètement fou qui mériterait une plus grande reconnaissance car il ne s’agit pas d’un groupe comme les autres, Caprice joue, incarne et représente la musique féerique.
Sortie le 22 février 2008 sur le site de Prikosnovénie http://www.prikosnovenie.com/
Site officiel de Caprice : http://caprice-music.com/

Qntal "VI - Translucida" (Drakkar entertainment)

Qntal est un groupe allemand réputé pour être l’initiateur du mouvement électro médiéval. Pourtant, n’imaginez pas une pale copie allemande de Era ou Enigma. Ici, les chants grégoriens laissent leur place à l’extraordinaire voix de Sigried Hausen. De plus, l’orchestration se fait plus subtile et l’instrumentation médiévale apparaît nettement. En fait, le groupe peut presque être considéré comme un side project du groupe médiéval Estampie puisque parmi les trois membres qui composent Qntal, Michael Popp et Sigried Hausen font aussi partie de la formation moyenâgeuse allemande. Ce sixième album s’intitule sobrement VI – Translucida. Les textes sont toujours puisés dans le répertoire traditionnel et sont majoritairement en latin. On remarquera tout de même la présence de deux titres en vieux français « La froidor » et surtout « Départir » chanté à la perfection par Sigried Hausen. La chanteuse de Qntal réalise encore une fois un travail admirable, sa voix est sublime, délicieusement perché et contribue pour beaucoup à l’ambiance du disque (« Sumer »). Les musiques sont souvent sobres et accompagnent subtilement la voix de Sigried. Mais Qntal sait aussi livrer de petites perles rythmiques comme en atteste « Glacies » et surtout « Ludus » qui s’avère très dansant et entêtant à souhait.
Qntal continue de livrer des albums de qualité dans un genre innovant qui aurait pu très vite sombrer dans l’oubli des années 90. Cette fusion entre la richesse des textes médiévaux et la modernité des sons électroniques parait naturelle, preuve de la parfaite alchimie réalisée par le trio allemand. Un groupe qui témoigne de l’extraordinaire vitalité de la scène néo-médiévale allemande puisque de Faun à Corvus Corax en passant par In extremo et Saltatio Mortis, nos voisins teutons peuvent se vanter de posséder les plus grands groupes de la scène actuelle.
Sortie le 29 février 2008
Site officiel : http://www.qntal.de/

dimanche 3 février 2008

Grand prix du disque du Télégramme

Et le verdict est tombé, c'est les frères Guichen avec leur album Dreams of Brittany (Coop Breizh) qui remportent le grand prix du disque du Télégramme, un prix qui récompense le meilleur album de l'année lié à la Bretagne. Ils parviennent donc à se distinguer parmi les 73 albums en compétition. Parmi ces albums, 24 étaient des premiers albums et c'est le groupe Badume's Band qui remporte le prix du meilleur premier album avec leur opus intitulé Addis Kan (Innacor). Une consécration pour ces musiciens du Centre Bretagne qui jouent de la musique Ethiopienne. Une bien belle façon de récompenser l'éclectisme à la bretonne. Malheureusement, je n'ai écouté aucun de ces deux albums mais j'aurais bien aimé que Ewen Delahaye Favennec remporte le grand prix du disque avec leur sublime album Tri Men (Coop Breizh). Enfin, dans la catégorie premier album j'aurais bien aimé une victoire des Ramoneurs de menhirs mais bon, je fais confiance au jury sur la qualité des albums récompensés.
Plus d'informations sur le blog du grand prix :
Et pour rappel, le palmarès des années précédentes :
2006 : Red Cardell "Naître"
2005 : Yann Tiersen "Les retrouvailles"
2004 : Miossec "1964"
2003 : Denez Prigent "Sarac'h"

vendredi 1 février 2008

Cécile Corbel "Sans faire un bruit"



Voici un très beau clip d'une artiste pleine de talent : Cécile Corbel. Ce titre est le premier extrait de la compilation La nuit des fées sorti sur le label Prikosnovénie. Une compilation magnifique sur laquelle on retrouve aussi des inédits de Mediavolo, Caprice, The moon and the nightspirit et bien d'autres.


Le site de Cécile Corbel : http://www.cecile-corbel.com/
Le site de Prikosnovénie : http://www.prikosnovenie.com/