jeudi 11 décembre 2008

L'auberge des korrigans ferme ses portes.

Eh oui alors que l'auberge des korrigans se dirigeait vers ses 2 ans, le tavernier nous communique que l'auberge ferme ses portes. Au départ, ce blog avait été créé pour que je puisse poster les chroniques musicales que je réalise pour le magazine Khimaira (http://www.khimaira-magazine.com). Depuis que le site web du magazine existe, je postais mes chroniques sur le site de Khimaira mais j'avais tout de même maintenu ce blog où je postais aussi mes chroniques ce qui faisait un peu doublon. Du coup, j'arrête ce blog sur une bonne note puisque je viens de poster la chronique de Sava qui est un excellent album. En revanche, je n'abandonne pas mes activités de chroniqueur et vous pouvez retrouver toutes mes chroniques sur le site de Khimaira. Pour ce qui est de ce blog, je ne vais pas le supprimer mais j'arrêterais de l'alimenter et il mourira de sa belle mort (au bout de combien de temps ? je ne le sais).
Et dans un tout autre registre (mais alors vraiment un autre registre), j'ai ouvert un nouveau blog. Après une auberge, j'ai ouvert un Bric A Brac. La visite commence ici :

Sava "Metamorphosis" (Banshee records)

Après une première collaboration très convaincante, Sava sort un deuxième opus intitulé Metamorphosis et franchit une nouvelle étape. Le titre de l’album n’est pas anodin et témoigne de la volonté de transformer et de métamorphoser des airs anciens, de s’accaparer des bribes de culture pour perpétuer une tradition et un art.
Même si le mot maturité pourrait faire galvaudé, on peut parler de véritable richesse et d’épaisseur dans les compositions. Birgit Muggenthaler de Schandmaul et Oliver s.Tyr de Faun vous convie à un voyage vers la musique baroque pour une métamorphose des sons. Ces derniers se font plus médiévaux que dans Faun où parfois le groupe gravit les versants obscurs de la musique vers des horizons gothiques.
Ici, les instrumentaux sont empreints de fraîcheur, enjoués, avec de délicieuses envolées musicales comme cette flûte baladeuse sur « Stances ».
Sur le premier morceau, magnifique scottish, on reconnaîtra un passage musical déjà présent dans le « an dro » de Faun. Les textes ont beau être majoritairement des textes traditionnels, pour les musiques il s’agit très souvent de compositions originales mais évidemment avec une influence de mélodies médiévales certaine.
A ce propos, au milieu des cornemuses, bouzoukis, harpes et autres flûtes on s’étonnera presque de la présence d’un accordéon sur le très beau « hurly burly ».
On appréciera l’épuré « La rosa », un classique du répertoire de la musique juive séfarade. Un morceau où la simplicité de la mélodie apparaît comme une évidence à travers cette complémentarité de la flûte et de la harpe. Il y a du beau dans ce disque et un amour indéfectible pour la culture baroque et le raffinement des sons. Les mélodies celtiques ne sont pas en reste avec « Eilean » (signifiant île en gaélique), véritable déclaration d’amour à l’Irlande, île où se cristallisent beaucoup de fascinations pour tous les amateurs de cultures celtiques.
Même si l’album renferme de nombreux instrumentaux, Birgit Muggenthaler chante sur plusieurs titres avec une voix mystérieuse et envoûtante. Surtout, l’artiste n’hésite pas chanter un très beau texte en français sur « Stances », un texte du poète baroque français Jean Auvray s’interrogeant sur la nature de l’homme orgueilleux et mutin. En onze titres, Sava livre un album complet où les mélodies entraînantes (« Ar hyd y nos ») succèdent aux sonorités plus lancinantes (« El rey de mundo »). Un album exceptionnel, symbole d’une passion de Sava pour leur registre musical, un album qui provoque un émoi timoré mais indissoluble, une musique qui se ressent commue un gage de beauté, comme une lueur d’espoir intransigeante vers les meilleurs de nos sentiments. Incontestablement, l’album de cette fin d’année.

Gwilbreuf, Décembre 2008
http://www.sava-music.com/ (Attention, c'est en allemand)

jeudi 4 décembre 2008

Within Temptation "Black Symphony" (Sony Bmg)

Within Temptation vient de passer un cap avec ce live poussant jusqu’à ses limites le concept de métal symphonique pour ce gigantesque concert au Ahoy (nom de la salle) à Rotterdam. Là où Within Temptation rend les choses tellement excitantes, c’est que le groupe s’entoure d’un gigantesque orchestre symphonique, le métropole orchestra et joue dans une gigantesque salle et devant un gigantesque public. Bref, vous l’aurez compris, avec ce live, nous sommes proches de la démesure et de la grandiloquence mais celle que nous apprécions. Quitte à faire les choses bien autant les faire en grand.
Je dois concéder que Within Temptation fait partie des groupes que j’écoutais il y a encore 3-4 ans mais je considérais depuis que c’était une musique de teenager (même si je pense que c’est toujours avant tout le cœur de leur public) et mes oreilles n’étaient plus aussi sensibles aux mélodies des néerlandais. Pour autant, cette prestation live est d’excellente facture voire même parfaite pour le fan de Within Temptation. Le metropole orchestra n’est pas étranger à cette réussite et la présence de l’orchestre enrichit les compositions du groupe (l’excellente introduction de « Mother earth ») même si l’on s’étonnera que parfois ce que joue l’orchestre est à peine audible. L’amateur retrouvera tous les chefs d’œuvre du groupe avec quand même une prédominance de titres des deux denriers albums puisque The heart of everything est représenté par 10 titres et The silent force par 6 titres. Quelques invités viennent enrichir ce live avec notamment la jolie ballade « Somewhere » en compagnie de Anneke Van Giersbergen (privilégier le copier coller si vous faites une recherche sur internet) et le puissant « What have you done » avec Keith Caputo qui dénote avec ses 10 centimètres de moins que Sharon. Le répertoire des néerlandais exploite énormément la voix de cette dernière (et un peu son physique) à travers une profusion de ballades (« Angels », « Memories », « The swan song » entre autres). Pour autant, le groupe s’avère souvent meilleur dans le domaine du métal FM explosif qui reste dans la tête (« Jillian », « Our solemn hour »).
Bien sûr, édition double dvd oblige, on retrouvera les coulisses du concert, un documentaire, des clips, les making of des clips, etc.
Précisons encore que vous pouvez trouver ce live sous la forme d’un coffret regroupant les CDS et les DVDS mais que vous pouvez aussi les acquérir séparément. Reste que Black Symphony est un très beau live qui ravira tous les amateurs de métal symphonique. Un public en délire, un groupe au somment de sa forme, une Sharon Den Adel éblouissante (même si je l’aime moins avec ses cheveux bouclés), que demander de plus ?
Gwilbreuf, Décembre 2008

http://www.myspace.com/withintemptation

lundi 24 novembre 2008

Qntal "Purpurea" (Drakkar entertainment)

Après 17 ans de carrière et six albums, le groupe allemand d’électro médiéval Qntal nous offre un double best of intitulé Purpurea. Certes, avec la crise de l’industrie du disque, les « Best Of » étaient relayés au rang d’archives historiques. Toutefois, il faut bien reconnaître que se replonger dans les meilleurs titres du groupe allemand est un véritable plaisir. Surtout que ce double cd ne se contente pas d’aligner les « tubes » du groupe mais propose sur le deuxième disque de nombreuses versions remixées. Mais revenons d’abord sur l’histoire de ce groupe hors du commun. Qntal, c’est avant tout un side project du groupe médiévale Estampie fondé par Michael Popp, Sigried Haussen et Ernst Horn. Ce dernier a quitté le groupe en 1999 et fut alors remplacé Philipp Groth qui s’occupa de toute la partie musique électronique, Michael Popp s’occupant des instruments moyenâgeux et Sigried prêtant son incroyable voix envoûtante à ce singulier projet musical. Car Qntal est le pionnier d’un genre musical assez osé et qui n’a jusqu’ici pas connu d’équivalence, l’électro médiéval. En effet, cette union peut paraître déconcertante mais il suffit d’écouter un titre comme « Am morgen fruo » pour comprendre la parfaite alchimie développée par le trio allemand. Les rythmes électroniques parfois savoureusement dansants (« Ludus », "Flamma" ou encore le remix de « Glacies ») prennent un malin plaisir à se greffer à une orchestration médiévale parfois subtiles (« Von den Elben ») mais très souvent diaboliquement somptueuses (« Palästinalied ») divaguant dans les couloirs du temps pour notre plus grand plaisir.
Mais Qntal ne se contente pas de cette orchestration originale et puise ses textes parmi les plus grands auteurs médiévaux allemand tel Walther Von Der Vogelweide (« Am morgen fruo ») ou parmi les plus beaux poèmes de l’époque même en ancien français comme le souligne les titres « Départir » et « Entre moi et mon ami ».
Qntal est un groupe exceptionnel, qui a beaucoup fait pour notre mouvement musical et les 27 titres de Purpurea rendent au groupe tout le mérite qu’il lui revient.
Enfin puisqu’il n’est pas trop tard, rappelons que Qntal se produit mercredi 26 Novembre à La locomotive pour un concert exceptionnel et partagera l’affiche avec Faun et Elane.
Gwilbreuf, Novembre 2008

http://www.myspace.com/qntal

jeudi 20 novembre 2008

Von Magnet "Ni prédateur ni proie" (Jarring Effects)

Von Magnet est un collectif français qui sort avec Ni prédateur ni proie son onzième album. Déjà 23 ans que ce collectif multi disciplinaire brave les frontières pour développer une philosophie musicale hautement réfléchie et quasi mystique. Ce nouvel album est l’occasion d’une plongé en terre palestinienne pour délivrer un message de paix et de fraternité, illustré par une pochette magnifique où une main peinte en noir serre une main blanche mais aussi par un titre Ni prédateur ni proie qui cristallise les rêves d’un peuple.
Longtemps étiqueté « electro-flamenco », force est de constater que le groupe s’est éloigné du flamenco pour des sonorités du Moyen-Orient prises dans l’étau entre tradition arabe et tradition hébraïque. Par ce parallèle entre électro et musique orientale, on pourrait voir surgir la filiation avec les nantais de Orange Blossom mais la comparaison s’arrête là. Von Magnet est un groupe plus hétéroclite orchestrant de savants grands écarts entre plusieurs sources d’inspirations. De plus, leur musique vire parfois à l’expérimental quand le groupe n’hésite pas à produire un titre quasi-silencieux (« Bare hands ») ou des morceaux abstraits (« Splinter of glass »). Von Magnet évolue dans un univers polyglotte, entrecoupé de nombreux dialogues cinématographiques. Les quelques phrases compréhensibles sont plutôt troublantes (« Mon corps tressaille, c’est mon âme qui jouit » dans « Growing vs. Fading »).
Mais au milieu de ce chaos post industriel avec ses envolées musicales angoissantes surgit comme un rayon de lumière la chaleur de la musique orientale majestueusement mise en valeur par ses percussions (« Mostar angels »). Sûrement déroutant, il faudra peut-être plusieurs écoutes à l’auditeur pour apprécier ce nouvel opus de Von Magnet.
Il y a de la folie et du rêve chez ce groupe, une folie saine mais néanmoins tourmentée qui guidera l’auditeur dans les méandres de terres orientales non apprivoisées.
Gwilbreuf, Novembre 2008

jeudi 6 novembre 2008

Loreena McKennitt "A Midwinter Night's Dream" (Quinland Road/Keltia Musique)

Peut-être que son mini cd A winter garden : five songs for the season lui avait laissé un goût inachevé, toujours est-il que Loreena McKennitt a décidé de repartir de ces 5 titres pour son nouvel album A Midwinter Night’s dream. L’artiste canadienne interprète 8 nouveaux morceaux pour compléter son ode à la saison hivernale, ce qui porte le nombre total de titres à 13 (élémentaire).
Après les ambiances chaleureuses de Ancient Muse et des précédents albums qui célébraient les périples des celtes en Asie mineure et orientale, Loreena McKennitt revient ici à une tradition très anglo-saxonne avec cet album célébrant Noël et la saison hivernale. A ce titre, l’illustration de la pochette, par ses tons, s’inscrit elle aussi dans l’imagerie anglo-saxonne.
Parmi les 5 titres déjà connus, nous soulignerons le fabuleux « God Rest Ye Merry, Gentlemen » dans une extraordinaire version (Abdelli version) aux touches orientales de 7 minutes 20, un régal. Pour le reste, A Midwinter Night’s Dream s’aventure sur quelques sentiers nouveaux. Loreena délaisse un temps la langue de Shakespeare avec un chant en latin (« Emmanuel ») et surtout un texte chanté en ancien français de toute beauté (« Noël Nouvelet »). Un titre très médiéval qui conjugue l’imaginaire du noël moyenâgeux et le style de Loreena. Quelques instrumentaux viendront aussi accompagner les fêtes de fin d’année. C’est le cas de« The holly & the ivy », un morceau traditionnel qui n’est pas sans évoquer le folklore du centre de la France. Un titre qui dénote un peu au milieu de cet album. « Breton Carol » est un joli instrumental, un peu mélancolique qui tranche franchement avec le titre « Gloucestershire Wassail » sorte de stéréotype du chant de noël, un chant plein d’allégresse et de communion.
Il se dégage de cet album une vraie féerie de noël et l’on aimerait l’écouter au coin du feu près d’un immense sapin en regardant par la fenêtre la bise hivernale envelopper les enfants qui jouent avec les premières neiges. Enfin, tout ceci reste bien sûr propre à l’imaginaire qui flotte autour de Noël puisque hormis certaines zones montagneuses, il ne neige que très rarement durant cette période.
Après le long mutisme qui s’est opéré entre 1999 et 2006, Loreena McKennitt est bien de retour et en deux albums et un live elle a pu démontrer que son talent n’avait pas pris une ride et A Midwinter Night’s Dream n’est qu’un disque de plus parmi l’excellente discographie de l’artiste canadienne. Enfin, même si cela vous parait encore très loin, il est quand même difficile de ne pas finir cette chronique par un : « Merry Christmas and Happy New Year / Nedeleg Laouenn ha Bloavezh Mat ».
Gwilbreuf, Novembre 2008

lundi 3 novembre 2008

Cécile Corbel "SongBook vol.2" (Bran music/Keltia musique)

Cécile Corbel nous ouvre son deuxième carnet de chansons avec Songbook vol.2. Un album dans la continuité du premier, l’effet de surprise en moins, mais le style de la harpiste bretonne est toujours merveilleux. L’univers de Cécile Corbel se complait dans le monde des contes et légendes et plonge l’auditeur dans des histoires de chevaliers, de pirates, de demoiselles amoureuses et d’animaux qui parlent. Des histoires parfois simples et infantiles mais qui font le bonheur de nos âmes rêveuses (« Sweet song »). L’ambiance n’est pas sans rappelé les fêtes de fin d’année (« Corpu Christi Carol ») et la douce voix de Cécile parviendra à réchauffer plus d’une chaumière. Songbook vol.2 est un subtil mélange de musiques et textes traditionnels avec des compositions originales. On retrouvera la magie des notes pop celtiques (« En la mar ») de Cécile Corbel dans un album chanté en français, anglais, séfarade et gaélique. Un univers celtique sans frontière qui s’affirmera encore un peu plus avec le sublime instrumental « Innocence » et ses sonorités orientales. Présent aussi sur ce disque le très joli « Sans faire un bruit » que nous avions pu découvrir sur la compilation de La nuit des fées paru chez Prikosnovénie.
En plus des classiques harpe, guitare, violon, Cécile Corbel s’ouvre sur ce disque à d’autres instruments tels que le piano (« Painted Veil ») ou la cornemuse (« The great Selkie »).
On regrettera seulement que le duo avec Jimme O’Neill soit un peu niaiseux (« Lover’s farewell »), on imagine aisément nos deux artistes chanter cette ballade sur un tapis volant en parcourant les mondes enchantés décrits par l’album. Après tout, la facilité ne fait jamais de mal.
Reste que Cécile Corbel négocie parfaitement le virage du deuxième album avec la création d’un univers voire d’une musique qui lui est propre. Son style s’affirmant de la plus belle des manières, on attend désormais avec impatience de la voir dans le rôle de Anne de Bretagne dans la nouvelle saga de Alan Simon, un disque qui devrait sortir en décembre.
Gwilbreuf, Novembre 2008

http://www.myspace.com/cecilecorbel

Sortie Nationale le 17 Novembre 2008


dimanche 5 octobre 2008

Compte rendu de "La nuit des fées 2008"


Bis repetita placent !! Après le succès de la première édition, les fées de prikosnovénie conviaient une nouvelle fois le petit peuple à Clisson la magnifique. Pour cette deuxième édition, plusieurs nouveautés firent leur apparition avec notamment une soirée dès le vendredi soir, la Electro Fairy Night et moult activités et animations dans la journée du samedi. N’étant arrivée sur les lieux qu’à 18h, je me contenterais de conter ici les concerts du samedi.

Le public était encore plus nombreux pour cette nouvelle édition avec toujours ce melting-pot prikosnovénien composé de gothiques (un peu moins que l’année dernière), de personnes déguisées (un peu plus que l’année dernière), d’enfants (autant que l’année dernière) et de plein de gens comme vous et moi (car oui je ne suis ni gothique, ni déguisé, ni enfant mais promis pour l’année prochaine je m’intégrerais à une de ces catégories).

Après OnzeH30 l’an passé, ce fut de nouveau un groupe français, découverte du label, qui eut l’honneur d’ouvrir la soirée, à savoir Antrabata. Un groupe parisien jouant un trip hop délicieusement sucré aux sonorités indiennes. Je n’ai pu écouter que deux titres de Antrabata car dès 18h30 le premier évènement de la soirée se profilait à l’horizon, il s’agissait du concert de Luigi Rubino à la chapelle Saint-Jacques, un lieu qui se prête à merveille à ce genre de musiques tant l’acoustique et l’intimité atteignent le niveau recherché.
Par contre, il faut bien avouer que l’excitation générée par ce concert du pianiste de Ashram ne fut pas à la hauteur de la prestation. Certes, les mélodies jouées étaient splendides mais il manquait une petite étincelle, quelques envolées musicales pour basculer dans la communion. Qu’importe, Luigi Rubino reste un pianiste d’exception et on attend avec grande impatience son album solo. L’artiste napolitain céda ensuite sa place au groupe Crista Galli. Là, ce fut l’inverse qui se produisit car leur album Matrice d’eau m’avait laissé un goût redondant et monotone et pourtant sur scène le groupe m’a particulièrement séduit. La diversité des instruments, l’apport du violoncelle et les deux voix sublimes du duo français ont largement contribué à faire de ce concert une réussite.


20H, toujours pas le temps d’aller manger la désormais fameuse assiette elfique puisque le trio napolitain Ashram s’apprêtait à envahir les halles de ses compostions romantiques mélancoliques. La prestation du groupe fut excellente mais on put mesurer à cette occasion qu’un concert dans la chapelle reste d’une autre facture. Le concert de l’année dernière à l’espace Saint-Jacques de ces mêmes napolitains reste une prestation absolue, un concert merveilleux et époustouflant de virtuosité, gravé à jamais dans la mémoire des chanceux présents ce soir-là.

Après Ashram, un court répit nous était offert avant le deuxième évènement de la soirée, celui qui à lui seul justifiait la venue à la nuit des fées, à savoir le concert du groupe bulgare Irfan. Tout juste le temps de déguster l’assiette elfique, ce succulent met bio et végétarien composé de riz complet, d’un curry de légumes, de lentilles corail et d’un sauté de carottes avec tomates fraîches. Quand les fées et les elfes se donnent la main pour mijoter de bons petits plats, c’est un délice pour nos papilles.







Mais l’heure tant attendue arrive et les membres de Irfan entrent en piste. Les cœurs palpitent, le temps s’arrête et le silence se fait religieux (sauf chez les quelques enfants qui prennent un malin plaisir à faire un vacarme assourdissant sur les jeux d’un stand un peu trop proche du public à mon goût). Mais la magie était bien présente, en tant qu’admirateur inconditionnel (j’espère que je n’en fais pas trop) de la musique de Irfan, je fus comblé. Le mysticisme des voix bulgares, l’exotisme de la musique orientale, la profondeur de la musique sacrée orthodoxe, tous les éléments du voyage mental vers les rives de la mer noire étaient réunis.

Après cette véritable claque musicale, il ne me restait plus qu’à transporter mes jambes tremblantes une dernière fois dans l’obscurité jusqu’à la Chapelle Saint-Jacques pour le dernier groupe de la soirée, Les fragments de la nuit. Une formation française regroupant un quatuor à cordes accompagné d’un piano. Leur premier album Musique du crépuscule paru chez Equilibrium music m’avait particulièrement plu et leur prestation scénique fut du même calibre. Cette musique à écouter les yeux fermés étire les voiles de la nuit pour vous emmener dans un monde onirique crépusculaire à la poursuite de l’ineffable.
Voilà, avec les derniers coups de violons, c’est tout un peuple (le petit) qui quitte Clisson la tête mais surtout les oreilles pleines de souvenirs. Après la réussite de cette édition, nous espérons que non seulement Prikosnovénie pourra rééditer son festival dès l’année prochaine mais qu’il pourra investir le château de Clisson pour accueillir un public toujours plus nombreux.
Gwilbreuf
Remerciements : A Prikosnovénie et Arnö Pellerin, à Khimaira magazine, aux artistes présents à la Nuit des fées et à toutes les personnes mobilisées pour faire de ce festival un évènement incontournable.

Rajna "Duality" (Holy records)

Déjà le septième album pour le duo français de Rajna qui continue sa discographie irréprochable avec Duality. Une nouvelle étape a été franchie depuis Otherwise, les sonorités ethniques allant toujours plus loin vers une quête insatiable de la perfection. De plus, on pourra apprécier l’effort effectué pour que qualité rime avec quantité puisque avec 16 titres, Duality propose 60 minutes de musique. La voix de Jeanne est toujours aussi sublime et ose la comparaison avec celle de Lisa Gerrard (« Lamentation »). Une voix telle une perle fragile que l’on veut protéger et qui personnifie la grâce (« Pearl into the ocean »). Rajna nous a tellement habitué à chanter en anglais que le morceau « Le toit du monde » pourrait presque passer pour une curiosité. Les instruments ethniques obtiennent une place d’honneur au milieu de ce florilège musical et de « Towards of the universe » à « Kaloum » en passant par « Omajna » les délicieuses saveurs orientales exaltent l’harmonie recherchée par le groupe. Mais l’instrumentation de Rajna sait aussi se faire subtil voir quasi-silencieuse (« I used to pray »). Enfin, soulignons « We are the echoes » et son bonus track « The echoes », deux vibrants morceaux sublimes mais très mélancoliques.

dimanche 20 juillet 2008

Les fragments de la nuit "Musique du crépuscule" (Equilibrium music)

Sorti sur le label portugais Equilibrium music, c’est bien un groupe français qui se cache derrière le nom Les fragments de la nuit. Une jeune formation crée en 2005 qui décida de s’adapter à la scène après le succès rencontré par ses compositions dans l’univers de la musique pour films. Un quintet composé de 3 violons, d’un violoncelle et d’un piano dont le premier album s’intitule Musique du crépuscule.
Les fragments de la nuit. Musique du crépuscule. On sent déjà au sein de cette formation un certain goût pour l’obscurité et pour un romantisme qui s’exprime à travers la magnifique pochette. Et si le groupe décide de ne pas mettre de « s » à musique c’est bien parce que sa musique s’apprécie comme un bloc incassable qui court inlassablement sur les courbes fatiguées de la lune arrondie.
Et avec cette nuit qui apparaît timidement, c’est les fées qui s’éveillent de leurs sommeils (« Eveil des fées »), des fées ténébreuses vivants la nuit qui reviendront plusieurs fois profiter de l’obscurité pour hanter notre sommeil (« La ronde des fées », « La chambre des fées »).
Gardant en tête sa devise « Notre musique est une poésie où les mots sont des notes, un souvenir où l’image est un rêve », le groupe n’hésite pas à imprégner de poésie les titres de ses morceaux. Une musique entêtante et répétitive (« Entre ciel et fer ») qui déverse une volupté oppressante. On songe parfois au compositeur préféré de Hitchcock, Bernard Hermann, pour les ambiances stressantes, à la bande originale de Requiem for a dream du Kronos quartet pour la dimension abyssale de l’oeuvre et à l’éphémère groupe Cherche Lune pour la féerie dansante des ambiances néoclassiques.
Les cordes pleurent les débris d’un monde dévasté par le chaos (« Devenons demain ») tandis qu’un piano solitaire égrène sa solitude (« Solitude »). Mélancolique à souhait, le groupe laisse peu de place au manichéisme, le soleil étant lui-même présenté comme un ennemi dont l’énergie dégage un vacarme assombrissant (« Solarisation »). Le soleil est intrinsèquement noir et ne peut lutter dans l’Ether contre la pureté de la lune (« Soleils noirs pour lune blanche »). Un titre que le groupe rejoue quelques plages plus loin de manière magistrale façon tango. Musique du crépuscule se joue de nos sens et diffuse une musique touchante qui replace le crépuscule au firmament de nos émotions.
Une formation brillante que nous aurons le plaisir d’écouter lors de La nuit des fées à Clisson le samedi 27 septembre 2008.
Gwilbreuf, Juillet 2008

Interview de Dieren Dara

Interview réalisé pour le site http://www.khimaira-magazine.com
Dieren Dara est le fruit d’une initiative de Joane Calice (auteure et interprète de l’album) à laquelle s’est jointe Isabelle Lemauff (compositrice de la majorité des morceaux, arrangeur, réalisateur). Un premier album réussi en forme de conte musical nommé Les fableries nous a donné envie d’en savoir plus. Pour cela, nous avons interrogé Joane (et sa complice Isabelle) pour comprendre la genèse du projet et son amour pour les contes.

Khimaira : Alors Joane, où sont passées les légendes oubliées ?

Joane Calice : « Légendes oubliées » est la chanson d’introduction de l’album. C’est un morceau qui fait appel au rêve et à l’imaginaire : n’oublions pas les vieilles légendes. Emerveillons-nous, rêvons, rêvez… bienvenue dans les Fableries. Après ce morceau, l’histoire commence. On entre dans un univers fantastique. La musique prend des aspects de musiques de film. Le morceau « Légendes oubliées » annonce un conte moderne. Où sont passées les légendes ? Pas bien loin. Elles sont toujours là et alimentent les contes modernes.

K : Peux tu te présenter et nous conter ton parcours ?

J.C : Pour faire simple, j’ai fait partie de divers groupes de rock à partir du collège jusqu’à la fac, puis il y a eu LA rencontre. Celle qui chamboule un parcours, une vie. J’ai rencontré Mickey Finn, qui participe d’ailleurs à l’album. Nous avons formé un duo (www.myspace.com/mickeyfinnetjoacoustique ) puis des batteurs nous ont rejoints. Je me suis mise à la basse. Du rock, du blues, des enregistrements, la route et les concerts…puis vint l’envie de faire quelque chose d’un peu différent. Quand j’écoutais la radio, j’étais un peu déçue d’entendre beaucoup de chansons françaises parler du quotidien. Je trouvais ça ennuyeux. J’ai eu envie de fantaisie, de folie, de raconter des trucs incroyables. Je me suis mise à écrire les Fableries.


K : Le marché du conte musical est peu développé ou alors il s’adresse aux enfants, à qui sont destinées les Fableries ?

J.C : Les Fableries ne sont pas destinées qu’aux enfants. Les enfants peuvent être attirés par l’univers fantastique du conte, et les adultes par les allégories qu’il représente. L’originalité des Fableries est que la musique n’est pas une simple comptine qui exclurait, dans ce cas, les adultes. Certes, quelques morceaux sont innocents ou espiègles (Belzébuth et la Lady), mais d’autres sont carrément psyché (Le Monstre à quatre Têtes), rock (Loup y es-tu ?), électro (la reine des neiges), nostalgiques et poétiques (le Vampire). En tout cas, si cet album peut s’adresser aux enfants, il ne les prend pas pour des « neuneus ».

K : Que signifie Dieren Dara et pourquoi ce nom ?

J.C : Les Fableries résultent de l’alchimie d’une rencontre : celle d’une compositrice (Isabelle Lemauff) et d’une parolière (moi-même). Notre collaboration a été extraordinaire et étonnante, chacune permettant à l'autre de s'exprimer parfaitement sans se sentir aliénée ou frustrée dans sa propre création. L’univers est donc vraiment né de nous 2. Puis une troisième personne est venue embellir et enrichir cet univers : Mélie Jouassin, illustratrice.

Isabelle Lemauff : D’une chanson créée il y a quelques années en deuil de paroles et dont le refrain était en "Yaourt" : Dieren Dara, Dieren Dara, Dieren Dara... Il parait que "Dieren" veut dire "Bête" en hollandais et que "Dara" ne veut rien dire du tout (en hollandais toujours!).

K : Quelles places occupent les contes et légendes dans ta vie et est ce que ton enfance fut marquée par ces histoires ?

J.C
: En effet, mon enfance a été bercée par des histoires. Pendant les vacances surtout, tout le monde me racontait une petite histoire avant de dormir. Ma mère, ma grand-mère qui me lisait des livres (et me faisait toujours lire quelques lignes pour « m’entraîner »). Venait ensuite le tour de mon grand-père qui lui, inventait. Son personnage préféré était le « cochon de Monsieur Champarnot » (notre voisin agriculteur, qui avait 2 ou 3 cochons). Il essayait toujours de s’enfuir, ce cochon. Puis venait le tour de mon père. Là, l’histoire était toujours la même : « Un jour, c’était la nuit, et c’est fini ! »
Maintenant, j’ai grandi et je ne m’accroche pas corps et âme à l’envie de voir des lutins dans la forêt (il y a tellement de belles choses dans une forêt, je ne suis pas frustrée !) Je ne me déguise pas en fée. Je ne crois pas que je suis un elfe ou je ne sais quoi. Mais j’ai toujours une certaine tendresse pour les histoires. Je me suis éclatée à raconter toutes ces Fableries, c’était très excitant.


K : Quel est ou quelles sont tes contes et légendes préférées ?

J.C : Contes, légendes, histoires, fables. On y perd son latin. Mon histoire préférée, c’est celle de « Pépin-sur-pattes », de Simone Ratel. C’est une histoire que me lisait ma grand-mère justement. Un p’tit pépin qui veut sortir de son orange pour découvrir le monde. Tant et si bien que des pattes lui poussent. J’adore.
Mon conte préféré est la Reine des Neiges d’Hans Christian Andersen. Une chanson lui est dédiée dans Les Fableries. Cette Reine, chacun la voit comme il veut. Elle peut incarner toute chose qui emmène ceux qu’on aime dans des contrées inconnues où ils se retrouvent éperdument seuls (la drogue, la dépression…).



K : Quelles furent vos sources d’inspiration tant narrativement que musicalement pour les fableries de Dieren Dara ?

J.C : Tout ce qui m’entoure, m’amuse ou me turlupine. « Les Fous », par exemple, est une chanson sur l’exclusion, ceux dont on détourne le regard parce qu’ils sont un peu bizarres. Moi, je suis entourée de gens un peu bizarres, et je n’aime pas qu’on les regarde bizarrement. Je trouve ça bizarre.

Isabelle Lemauff : En ce qui me concerne, je suis partie des histoires fantastiques de Joane bien sûr mais aussi de ce qu'elle avait envie que l'on entende et que l'on perçoive de ses contes, à savoir un univers pas trop infantilisé et un rendu pas trop aseptisé. Ce qui m'a permis d'aller visiter les contrées pop, ou à tendance rock et même flirter avec le "psyché" sans trop me poser de questions. C'est ainsi que les différentes plages musicales et chansons sont parsemées d'ambiances étranges et lourdes parfois mais aussi légères et douces qui au final sied parfaitement à la voix de Joane, en même temps tendre et innocente et rauque et rock...Les inspirations sont multiples et diverses et alternent entre variété et musique de film avec tous ce que le monde de la musique a pu nous offrir jusqu'à maintenant. Une très grande admiration pour Michel Legrand et pour Ennio Morricone en tant que compositeurs et arrangeurs et Gainsbourg, Kate bush, Samson, Mathieu Boogaert et tant d'autres... tous ces artistes qui mêlent étroitement texte, musique, mélodie et arrangement pour un finish très homogène et très personnel et pour cause.

Propos recueillis par Guillaume L'henaff


Le site de Dieren Dara : http://dierendara.free.fr/cariboost1/

lundi 30 juin 2008

Alizbar "Metamorphoses of Ann" (Prikosnovénie)

Mais où Prikosnovénie a-t-il trouvé ce Alizbar ? Combien de forêts, de vallées, d’océans et de montagnes les lutins du label ont dû traverser avant de trouver ce magicien ? Un magicien des notes utilisant une harpe celtique en guise de baguette. Alizbar est un véritable génie, un virtuose de la harpe celtique. Il amène cet instrument dans des retranchements et des mondes insoupçonnés.
L’invitation au rêve démarre par un digipack somptueux où l’imagination de Sabine Adélaïde atteint un nouvel sommet. Le mandala de la pochette de Metamorphoses of Ann délivre des teintes verdoyantes somptueuses. Le digipack s’apprécie à la verticale donnant ainsi l’apparence d’un livre. En effet, Metamorphoses of Ann pourrait s’apprécier comme tel tant la musique de Alizbar est évocatrice. Sa musique, dans sa dimension la plus épurée, un homme un instrument, nous transporte dans un monde onirique où notre imaginaire devient le maître du jeu et tisse sa propre histoire. L’histoire commence avec ce vieil escalier que l’on voit sur le mandala, un escalier digne des fonds de jardin de notre imaginaire. Le gravir, c’est franchir la barrière du réel et pénétrer dans un monde apaisant (« The Island »).
Le label ne pouvait pas espérer meilleur ambassadeur pour sa nouvelle collection Mandalia, dédiée aux musiques zen et relaxantes. Dans ce domaine, il ne fait nul doute que la musique de Alizbar possède des vertus thérapeutiques (« Fairy of melted snow »). Sa harpe parait enchanté tant les sons qu’elles délivrent sont hypnotisants (« Out of time fairy tale »).
Puisant son inspiration dans des contes scandinaves et celtiques ou même à travers l’univers de Tolkien (« Dwarves’ songs in hobbit’s hole »), Alizbar tisse les frontières d’un monde merveilleux où les mots paraissent dérisoires tant la musique se suffit à elle-même (« Metamorphoses of Ann »).
On pensera bien évidemment à l’univers de Caprice à travers les compositions de Alizbar. Bien que ce dernier n’utilise que sa harpe, on retrouve la même manière d’appréhender la féerie et la même esthétique musicale avec une recherche perpétuelle du beau et de la pureté.
Avec Fleür, ces artistes témoignent d’une sensibilité particulière et d’une relation personnalisée de l’âme slave vis-à-vis de l’imaginaire.
« Nocturne » annoncera de rares notes de ténèbres dans cet univers radieux. Avec « Ainur’s dialog », notre voyage prend fin et il est temps de franchir le mandala dans l’autre sens et de revenir à la dure réalité…
Mais quelle est cette musique qui en ce lieu me parait irréelle ? Et si tout ceci n’était pas qu’un rêve…
Gwilbreuf, Juin 2008

Les fableries de Dieren Dara (Autoproduction)

Un conte fantastique musical. Voilà le genre de projet que l’on rencontre peu fréquemment alors que musique et récit font souvent une très bonne association. Les fableries de Dieren Dara sont donc le résultat d’une initiative de Joane Calice (auteure et interprète de l'album) à laquelle s'est jointe Isabelle Lemauff (compositrice de la majorité des morceaux, arrangeur, réalisateur). Alternant astucieusement un texte narratif et une chanson, l’album propose en 26 plages de nous raconter ce conte musical un peu sombre. Enfin, un conte, disons plutôt une fable car comme nous le rappelle l’introduction « la fable est un court récit allégorique en vers ou en prose contenant une moralité ».
Concernant l’histoire, essayons de ne pas trop dévoiler l’intrigue mais sachez que l’on suit les pérégrinations de Jean, un prénom qui nous place immédiatement dans le domaine du conte médiéval. Jean et son frère Pierre (autre prénom très connoté) se trouvent confrontés lors d’un très rude hiver à un mal étrange qui ronge leur pays. A partir de là, Jean va mener sa petite enquête qui le mènera auprès d’un vampire, d’une bien étrange lady qui profère de nombreuses insultes, d’un loup, d’un monstre à quatre têtes, d’un alchimiste, de Belzébuth ou bien encore d’un ogre.
Toute une collection de personnages tous plus étranges les uns que les autres dont la présence ici s’en retrouvera justifiée lors de la Môôrale finale.
Une histoire très agréable à suivre notamment grâce au timbre de voix de Joane sensuel et chaleureux. De plus, la bande des conteurs impose des changements d’intonations assez réussis qui traduisent le caractère humoristique de cette fable qui ne se prend pas au sérieux.
Musicalement, Joane Calice s’est entouré d’une pléiade de musiciens professionnels pour nous livrer des chansons le plus souvent folk (« Légendes oubliées ») mais avec toujours une bonne dose d’humour (« Loup y es tu ? »). Certains textes bien qu’enfantins sont très marrants comme ce dialogue surréaliste entre une lady et Belzébuth (« Belzébuth et la Lady »).
Le morceau final, justement nommé, « L’Ogre de Barbarie », développe des intonations médiévales très réussies.
Des musiques et une histoire qui se destinent plutôt aux enfants mais tous les adultes ayant conservé une part de rêves devraient se délecter de ces fableries.
Au lieu de placer une énième fois vos enfants devant la télé, faites leur savourer les fableries de Dieren Dara, ils s’endormiront la tête pleine de rêves… et de quelques cauchemars.
Gwilbreuf, Juin 2008

dimanche 22 juin 2008

Blackmore's Night "Secret Voyage" (SPV)

Nouvel album du combo moyenâgeux Blackmore’s Night. La reconversion de l’ancienne gloire de Deep Purple s’avère donc très fructueuse puisque Secret Voyage est le septième album de Blackmore’s Night.
Un voyage à travers le temps et l’espace mélangeant habilement sonorités venues de toute l’Europe et des arrangements récents dominés par les guitares électriques de Ritchie Blackmore.
L’album s’ouvre en pleine renaissance avec « God save the keg », un titre qui nous plonge dans les fastes de la cour du roi et qui se clôture par des chœurs profonds et mystiques. Le deuxième morceau constitue sans aucun doute le chef d’œuvre de l’album. « Locked within the crystal ball » constitue un parfait exemple du style Blackmore’s Night. Un morceau long et énergique dans lequel les riffs vengeurs de Ritchie s’agrémentent de chalumeaux et autres cromornes. De plus, on dénotera des enchaînements guitares/voix qui font songer à Mike Oldfield. Un mariage efficace et percutant qui fonctionne à chaque reproduction (« The circle »). A côté de ce style de titre, Blackmore’s Night se complait dans de nombreuses ballades assez mielleuses voire niaises (« Far far away », « Rainbow Eyes »). Pourtant, il faut bien admettre que la voix de Candice Night est très belle, ce qui confère à certaines chansons un charme irrésistible (« Empty words »). Pour autant, on ne comprend pas le grand écart que réalise le groupe sur certains titres comme sur « Can’t help falling in love », sorte de soupe pop FM pour ados prépubères.
On notera aussi des influences slaves avec le très réussi « Toast to tomorrow », un morceau entraînant qui nous emmène sur les rives de la Volga à la rencontre de l’âme russe. Autre titre très réussi, « Peasan’t promise » affirme des influences méditerranéennes que n’aurait pas renié Francesco Banchini. On retrouve dans ce morceau la chaleur de la musique médiévale du bassin méditerranéen si chère au musicien italien.
Ni transcendant, ni raté, Secret Voyage est un bon album de Blackmore’s Night qui satisfera tous les amateurs du groupe.
Gwilbreuf, Juin 2008
Myspace du groupe :http://www.myspace.com/blackmoresnight1

samedi 21 juin 2008

Crista Galli "Matrice d'eau" (Prikosnovénie)

Cette musique est née de notre relation d’amour avec la Terre et des contacts subtils avec les Eléments qui résonnent sur le féminin de l’Etre. C’est par cette phrase que le duo Crista Galli qualifie sa musique méditative et contemplative qui laisse une part très importante à l’improvisation. Intitulé Matrice d’eau, les 8 titres de cet album se veulent une source intarissable d’apaisement et célèbrent la bienveillance de la Nature, de la Terre et surtout de l’Eau, élément le plus précieux et le plus fondamental pour l’Homme. L’artwork qui reprend les teintes indicibles et évanescentes de l’eau est recouvert de traits aux allures de cercles, autant de sources d’énergie pour accéder à notre intérieur sacré. En fait, ces cercles sont tirés du Cairn de Gavrinis, une île du Golfe de Morbihan dont le groupe tire en grande partie sa spiritualité et son énergie. La preuve en est les 4 derniers titres de l’album. De plus, la pochette est ornée de la lettre hébreu Mèm, une lettre qui symbolise les eaux.
L’album s’ouvre avec « fontaine », objet de la fascination pour l’eau, le mythe de la fontaine de jouvence n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres. Ensuite, le chant diphonique du duo entre en piste (« Shin ») pour nous livrer un moment de quiétude méritée. Les cithares, gongs et duduks s’accommodent de ce voyage intérieur vers le féminin de l’être. Même un violoncelle (« Racines ») viendra apporter sa contribution à l’édifice. Quant à « Oriental garden » il surprendra l’auditeur par ses similitudes avec l’univers du duo japonais Jack or Jive.
Matrice d’eau apaise l’âme et renforce l’esprit, un album qui signe l’entrée réussie de Prikosnovénie dans le monde de la musique zen et de relaxation.
Gwibreuf, Juin 2008
Site de Prikosnovénie :http://www.prikosnovenie.com/

samedi 7 juin 2008

Urban trad "Erbalunga" (Universal Belgium/Coop Breizh)

Urban Trad est un groupe belge qui, comme son nom l’évoque, combine des sonorités modernes bien ancrées dans notre siècle avec des musiques traditionnelles. Urban Trad fut aussi le digne représentant de la Belgique lors du concours de l’eurovision 2003. Rare groupe de qualité au sein de l’immondice et de la mascarade que représente l’Eurovision, le titre « Sanomi » chanté dans une langue imaginaire permit au groupe de décrocher la deuxième place du concours. De plus, en présentant ce groupe, la Belgique s’évitait un choix difficile entre les Wallons et les Flamands.
Auparavant centré sur une inspiration celtique ou européenne, le groupe s’oriente, avec ce nouvel album Erbalunga, vers une inspiration World. 2 titres illustrent à merveille ce virage (pris avec réussite). « Sans garde fou » à l’influence orientale grâce à la présence de la chanteuse tunisienne Ghalia Benali, un morceau qui présente l’originalité de mélanger l’arabe classique, le français et le galicien. Le titre « Diama Den » convie lui, l’artiste guinéen N’Faly Kouyale pour un morceau très énergique qui pourrait secouer les pistes de danses. « Noite Longa » s’insère aussi dans ce registre, la chaleur et la convivialité du chant en galicien de la chanteuse Veronica Codesal n’étant pas étranger à ce dynamisme. La chanteuse égrène d’ailleurs cette langue tout au long de l’album pour notre plus grand plaisir. Urban Trad tisse sa musique World à travers de nombreuses langues (autres que le français) comme le flamand (« Accovi/Onderweg »), le breton (« Scottiche de la tête ») et l’inévitable langue anglaise (« Fields of Deeley »).
Ce multilinguisme ne doit pas cacher la qualité des textes du groupe qui aborde la guerre (« L’olivier ») ou encore plus surprenant l’homosexualité féminine (« Oh la belle »), traitée ici avec délicatesse et respect. Une manière de concevoir la musique qui fait parfois songer à Malicorne, l’esprit du 21ème siècle en plus.
Enfin, Urban Trad c’est aussi des instrumentaux aux mélodies ravageuses comme en témoigne « Bourrée Tappen » où le temps d’une danse, l’accordéon devient l’instrument roi, ou encore « Asturiana » qui puise son influence au sein des Asturies, cette terre celtique voisine de la Galice.
Un album d’une très grande richesse et diversité qui sait s’approprier la musique traditionnelle pour la restituer avec authenticité et modernité. 15 titres pleinement maîtrisés qui font de Erbalunga une véritable réussite
Distribué tardivement en France par l’intermédiaire du label Coop Breizh, on espère qu’avec cet album, Urban Trad trouvera en France le succès qu’il mérite et qui tarde à venir.

Gwilbreuf, Juin 2008
Myspace Urban Trad:

Omnia "Alive" (Banshee records)

Bientôt un an que le dernier album de Omnia intitulé Alive ! est sorti. Il était grand temps de le chroniquer dans ces colonnes. Surtout que le groupe néerlandais franchit un nouveau palier avec cet album en proposant un produit splendide. Imaginez, la précieuse galette repose dans un digilivre somptueux de 36 pages dans lequel toutes les illustrations sont signées de Alan Lee (Le seigneur des anneaux, Faeries,…). Des dessins qui collent à merveille à l’univers du groupe. Une initiative qui, je l’espère, convaincra les amateurs de Omnia de posséder l’album original. Ce groupe (comme tant d’autres) le mérite vraiment.
Musicalement, il n’y a rien à redire, Omnia est bien le meilleur groupe de Pagan folk du monde. Le groupe puise ses textes parmi les plus grands auteurs et on retrouve dans Alive ! des adaptations de textes de Shakespeare, de Poe ou encore de Lewis Carroll.
Dès les premières notes de « Wytches Brew », une force indicible nous emporte dans un monde étrange où Omnia règne en maître. Bruit de la foudre, vieille à roue sortie des prémices du monde et un final où résonne les hurlements des loups, le groupe maîtrise les ingrédients qui ont faits son succès. Et de musicien hors pair, Steve Sic s’improvise aussi conteur avec beaucoup de succès sur le morceau suivant puisque l’artiste nous conte en 9 minutes le chef d’œuvre d’Edgar Allan Poe, « Le corbeau » (« The raven »).
Omnia reste le maître de l’adaptation de musiques celtiques pour les transformer en véritables danses tribales. « Richard Parker Fancy » est en ce point un authentique chef d’œuvre avec sa première partie magique et son duo flûte – harpe puis une fin de morceau en apothéose avec cette fois un duo flûte –didgeridoo qui est devenu une sorte de marque de fabrique du groupe.
Une musique bâtit pour rentrer en transe et célébrer Dame nature et consorts.
Jenny est quant à elle une véritable déesse de la harpe, son style est d’une beauté à se damner. Le titre final « Fairy Tale » est d’une beauté insoupçonnable, un titre à la mélodie assez triste mais qui ne laissera pas insensible. Jamais une ballade finale n’aura déversée autant d’émotion.
Le groupe s’attaque à travers le titre « The Elven Lover » à l’un des textes les plus connus de la musique médiévale que nous connaissons mieux sous le nom « Scarborough Faire ». L’adaptation qu’en livre Omnia est somptueuse, la force des voix païennes parvenant à faire oublier la délicatesse des voix médiévales.
L’ombre du paganisme plane sur toute cette œuvre et les hommages et références aux créatures fantastiques sont nombreuses. Les musiques néo païennes se succèdent pour célébrer la sexualité débridée des satyres (« Satyr Sex ») ou l’équinoxe (« Equinox »), point culminant de nombreuses célébrations païennes. Une force tellurique sans précédent vient se mêler aux daburkas, bouzoukis, vieilles à roue et autres didgeridoos pour nous livrer un moment de transe chamanique unique. Jamais Dame nature n’aura eu pareil hommage, Alive ! donne vie à tout un pan de notre imaginaire.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, Omnia s’entoure des plus grands artistes de la scène médiévale avec la présence de Michael Popp (Qntal) sur « Equinox » et Oliver Pade (Faun) sur « Wytches Brew » et « Fairy Tale ».

PS : A titre personnel, je ne pouvais m’empêché de signaler que, dans le livret, le groupe remercie Robert Holdstock, mon écrivain préféré, pour son magnifique cycle « La forêt des mythagos ». A lire absolument…

Gwilbreuf, Juin 2008
Myspace Omnia :
http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendID=81611709

dimanche 1 juin 2008

Fairy World 4 (Prikosnovenie)

Laissez vous conter Prikosnovénie, tel aurait pu être le sous titre de ce Fairy World tant cette 4ème édition se plait à transporter l’auditeur sur les différentes planètes de l’univers Prikosnovénie. Ce 4ème voyage réserve une place de choix à la toute nouvelle famille du label, Mandala, une famille dédiée à la relaxation et au zen. L’occasion de découvrir les nouvelles signatures et artistes de cette famille que sont les Poussières d’étoiles, Crista Galli, et Alizbar. Si les deux premiers groupes proposent des musiques très contemplatives et méditatives, le jeu de harpe du moldave Alizbar touche le plus profond de notre âme par sa féerie et l’émotion diffusée. Sa musique ressemble à du Caprice sans parole, un moment de bonheur et d’onirisme simple et touchant. L’apothéose de la musique relaxante est atteinte avec Lys et son titre « En approchant des rivages bleus ». Carillon, bruit des vagues de l’océan, violon thérapeutique de Ivo Sedlacek, tous les ingrédients sont réunis pour un voyage intérieur en quête de soi même, le chemin vers un foisonnement de questions qui résonne en chaque être.
Cette compilation permet aussi de retrouver les dernières sorties du label marquées par des albums de très grande qualité comme en atteste les merveilleux titres de Corde Oblique, Caprice et Irfan.
Au rayon des bonnes surprises, signalons le duo nantais Shira°Zed qui en mélangeant traditions marocaines et electro downtempo nous livre une musique inspirée et envoûtante. Un métissage de grande qualité qui on l’espère, débouchera sur un album avec prikosnovénie.
Et comme un Fairy World ne serait pas un Fairy World sans son lot d’inédits, « Prikos » nous offre un florilège de titres inédits par la crème du label. Onze H 30, Mediavolo, Antrabata, autant d’exemples du dynamisme de la scène française qui a su trouver au sein du label féerique, une véritable structure pour accompagner et développer les musiques que nous aimons et défendons.
Enfin du côté des attentes, le sublime morceau de Luigi Rubino, le pianiste de Ashram, confirme tout le potentiel de l’artiste. « Duca bianco » est un petit bijou de musique néo classique, un moment intense sublimé par la prodigieuse voix de Claudia Florio. L’album solo de Luigi devrait constituer un des moments fort de cette nouvelle année prikosnovénienne.
Bien plus qu’une simple compilation de promotion de ses artistes, Fairy World est aussi l’occasion de caractériser l’univers Prikosnovénie à travers les images et le dessin. Un univers graphique pensé pour bâtir l’osmose parfaite avec la musique. L’image et le son ne font alors plus qu’un et ce livre cd fait toute la lumière sur cette œuvre singulière et originale.
Avec ce Fairy World 4, Prikosnovénie continue d’écrire son histoire, une histoire qui dure désormais depuis plus de 15 ans pour notre plus grand bonheur.
Gwilbreuf, Juin 2008
Blog Prikosnovénie : http://prikos.canalblog.com/

Gwendal "Best Of" (Keltia musique)

Gwendal, un nom qui m’évoque mes premiers souvenirs de musiques celtiques. La découverte d’un vinyle, dans les disques de mes parents, à la pochette étrange où figure un géant jouant de la bombarde constitua un véritable choc musical. D’ailleurs cette anecdote est matière à une première critique envers ce Best Of, il n’y a aucun titre extrait de ce mythique premier album de Gwendal. Celui-ci étant sorti chez EMI, il se peut qu’une simple question de droit soit à l’origine de tout cela. En fait, on s’aperçoit très vite à l’écoute de ce disque qu’il souffre d’un manque de représentativité évident puisque les 15 titres du Best Of sont extraits de seulement 3 disques malgré les nombreux albums du groupe. C’est encore une fois le jeu des labels qui doit être à l’origine de cela puisque le précédent best of de Gwendal, Aventures celtiques, est paru chez EMI en 1998 et ne comporte qu’un titre en commun avec le disque présent (« Glaz noz »).
Ici, les morceaux sont piochés au sein des trois derniers albums du groupe, Glen River (1989), Pan ha Diskan (1995) et War-Raog (2005) le dernier album studio en date. L’équité est, en revanche respectée, avec 5 morceaux pour chacun de ces disques présentés dans l’ordre chronologique.
Passé cette déception, force est de constater que les titres choisis sont très bons et même s’ils ne couvrent que la deuxième partie de carrière du groupe, ils donnent un bon aperçu du style Gwendal.
Si le groupe peut s’enorgueillir d’avoir su développer un style instrumental original et raffiné, c’est avant grâce au talent de Youenn Le Berre, un virtuose de la bombarde et de la flûte, seul membre présent depuis le début du groupe en 1972.
La musique de Gwendal est uniquement instrumentale et frappe par son évidence. Les mélodies défilent avec beaucoup de légèreté (« Glaz Noz ») répétant parfois des ambiances entêtantes (« Noces de granit »). Le groupe aime innover et brasser de multiples influences allant du rock au jazz en passant par des sonorités plus étranges comme sur le surprenant « Aber drac’h ». Gwendal, c’est aussi l’esprit des pionniers (« Date Prisa »), une musique d’aventuriers qui sent bon la joie de vivre.
Les titres extraits du dernier album n’ont rien à envier à leurs aînés. « Joke » (tout comme « Stone jig » et « Stand all ») s’inscrit dans la grande tradition de la féerie celtique développée par le groupe grâce à sa flûte enchanteresse et légère qui semble flotter sur la musique. « Gave hot » déborde d’énergie et montre la vitalité du duo bombarde – guitare électrique.
Enfin, « War Raog » (qui signifie «En avant » en breton) symbolise à merveille l’ouverture du groupe puisque ce morceau sonne comme une fuite en avant vers la diversité musicale chère à Gwendal avec un morceau qui emprunte bien plus à Dire Straits (toute proportion gardée) qu’à la musique celtique.
Même si au final ce Best Of s’avère tout à fait dispensable, il n’en demeure pas moins une occasion de découvrir une partie de l’œuvre de Gwendal. De plus, associé à Aventures Celtiques il permet d’obtenir un condensé de la carrière de ce groupe mythique. Toutefois, il s’avère préférable de se procurer les albums studios, les deux extrêmes Irish Jig et War-Raog formant, dans un genre différent, de véritables portes d’introduction à l’univers de Gwendal.
Gwilbreuf, Juin 2008
Site Officiel : http://www.gwendal.eu/

Amaseffer "Exodus : Slaves for life" (Inside Out/SPV)

Les métalleux aussi fêtent le soixantième anniversaire de la création d’Israël par l’intermédiaire de Amaseffer, un groupe qui réunit notamment Mats Leven, le chanteur de Therion. Exodus : Slaves for life est donc le premier volet d’une trilogie racontant le périple et l’histoire du peuple juif. Une sorte de 10 commandements version métal pour résumer grossièrement les choses. Ce projet s’avère très inspiré et tire sa réussite en grande partie grâce à l’utilisation d’un orchestre symphonique qui instaure une ambiance digne des plus belles fresques de l’antiquité. Un gros travail a aussi été réalisé sur les bruitages pour bâtir un décor auditif époustouflant.
L’introduction est sublime et nous plonge dans l’abîme du temps (« Sorrow »). Flûte envoûtante, voix en hébreu, on comprend que, plus qu’une histoire, Exodus : Slaves for life cherche aussi à retranscrire une ambiance propre au peuple juif. Le titre « Slaves for life » constitue le premier single et le chef d’œuvre de l’album. Le début du morceau fera inévitablement songer aux musiques des films épiques avec cette voix poignante et ce parfum oriental. Toutes les images de notre inconscient ressurgissent alors, plaines arides s’étendant à l’infini, les sommets des pyramides se perdant dans les nuages et au milieu du chaos des coups de fouet, le peuple juif réduit en esclavage. Un premier morceau qui met la barre haute, très haute et qui a donc tendance à éclipser les autres morceaux malgré leurs qualités évidentes.
Tout l’album est transcendé par l’orchestre qui livre une partition remarquable, une musique qui maîtrise son sujet du début à la fin évoquant souvent des moments sombres mais pouvant aussi lorgner du côté de l’allégresse, de l’héroïsme ou de la bravoure (« Birth of deliverance »).
Certes, certains reprocheront qu’au milieu de toutes ces orchestrations les guitares sont parfois en retrait mais elles demeurent tout de même mise en avant sur « Wooden Staff » et sur l’émouvant titre final « Land of the dead ».
Les instruments ethniques accompagnent avec beaucoup de subtilité le « melodic metal oriental » de Amaseffer. Même les accents hébreux de la ballade (« Zipporah ») dégagent une forte émotion, le chant poignant de la chanteuse n’étant pas étranger à cette vague d’émotivité.
Au final, l’impression laissée par l’album est excellente, d’autant plus qu’avec le recul l’exercice s’avérait très périlleux. Exodus : Slaves for life réussi, on attend désormais une qualité équivalente pour le reste de la saga.
Gwilbreuf, Juin 2008

vendredi 30 mai 2008

Beardfish "Sleeping in traffic : part two" (InsideOut/SPV)

BeardFish est un groupe de rock progressif suédois relativement peu connu dans nos contrées. Pourtant le groupe possède une bonne dose de talent et ce Sleeping in traffic : part two est là pour nous le confirmer. Autant l’avouer, je ne connais pas le "part one" de ce Sleeping in traffic mais le "part two" est diaboliquement bien ficelé avec au passage l’exploit de livrer 72 minutes de musique en 6 morceaux si l’on excepte la première et la dernière plage qui font office d’introduction et d’outroduction. Le style Beardfish affiche un côté novateur puisque son rock progressif va bien au-delà des frontières du genre prédécemment cité. En effet, le groupe suédois n’hésite pas à verser du côté de la funk ou de la soul comme sur le sublime « Into the night ». Le reste de l’album prendra des tournures psyché, heavy ou jazzy mais avec toujours en ligne de mire ce rock prog. très seventies maîtrisé de bout en bout.
« Sleeping in traffic » constitue la grosse pièce de l’album avec un morceau de 35 minutes qui brasse de nombreuses influences. Passant de rythmes très dynamiques à des passages planants irrésistibles, ce morceau « touche à tout » inclus même une magnifique reprise venu de nulle part de « Staying Alive », tube disco par excellence. Un titre qui résume bien la musique et les influences de Beardfish. Un album à recommander à tous les nostalgiques du rock progressif des seventies.
Gwilbreuf, Mai 2008
Myspace Beardfish :

dimanche 18 mai 2008

Les 10 ans de KHIMAIRA

Khimaira est un magazine dédié à l’imaginaire sous toutes ses formes. Ainsi, le magazine traite aussi bien de littérature que de cinéma, musique ou bande dessinée. Pour fêter ses 10 ans, Khimaira va éditer en octobre 2008 un Art Book intitulé Les enfants de la chimère (Khimaira signifiant chimère) reprenant les plus belles illustrations du magazine ainsi que de nombreux hommages par des auteurs, dessinateurs BD et illustrateurs de l’imaginaire. 250 exemplaires seulement seront mis en vente. Pour en savoir plus, c’est par ici :

38ème Festival Interceltique de Lorient

On ne présente plus le Festival Interceltique de Lorient qui chaque année propose une semaine de fête aux couleurs de l’interceltisme avec tout le gratin de la musique et la culture celtique. Cette année, la 38ème édition du Festival Interceltique de Lorient se déroulera du vendredi 1 Août au dimanche 10 Août et mettra à l’honneur le Pays de Galles. La programmation est une fois de plus exceptionnelle avec des artistes comme Celtas Cortos, Nolwenn Korbell, Moving Hearts, Erik Marchand, The Chieftains, Soldat Louis, Carré Manchot, Dominique Dupuis, Red Hot Chili Pipers, sans oublier des dizaines d’artistes à découvrir et un exceptionnel concert de Loreena McKennitt le samedi 2 Août.

Lisa Gerrard collabore avec Klaus Schulze

Klaus Schulze, l’un des pionniers de la musique électronique, n’en finit plus de composer et son incroyable activité près de 40 ans après le début de sa carrière suscite l’admiration. Rien que pour cette année, Klaus Schulze va sortir deux albums, un premier le 20 Mai 2008 intitulé Kontinuum et un deuxième intitulé Farscape qui devrait sortir au mois de juillet 2008 et qui nous intéresse fortement puisqu’il s’agit d’une collaboration avec Lisa Gerrard, la talentueuse et mythique chanteuse de Dead Can Dance. Les premiers extraits de cet album sont en écoute sur le myspace du projet :

samedi 10 mai 2008

Nachtgeschrei "Hoffnungsscheimmer" (Massacre records)

Dans le milieu de la musique allemande, rares sont les groupes chantant en allemand qui parviennent à s’exporter tant le chant allemand a mauvaise réputation. Les non germaphones jugent souvent que cette langue n’est pas assez mélodieuse pour le chant. A ce titre, Rammstein et In Extremo font figure d’exception (et ne parlons pas de Tokio Hotel). Avec un tel nom, Nachtgeschrei annihile toutes ses chances de s’exporter et c’est à croire que le titre de l’album Hoffnungsscheimmer a été choisi volontairement pour réserver l’album au public teuton. C’est bien dommage car le groupe possède de nombreuses qualités et son métal médiéval mérite que l’on y prête une oreille attentive. Après la traditionnelle introduction mystique à la cornemuse pour annoncer la couleur de l’album, le groupe allemand impose son style avec « Hoffnungsscheimmer », un son rock ou métal teinté de sonorités médiévales (ou folk à défaut).
La voix du chanteur est agréable, rappelant parfois celle du chanteur de Saltatio Mortis, et les productions sont soignées. Nachtgeschrei ne se cantonne pas à l’utilisation de cornemuses et utilise avec beaucoup de subtilité les whistles (« Lass mich raus »), l’accordéon « Der meister » (moins médiéval certes mais le groupe voyage aussi du côté du folk métal) ou la vieille à roue comme sur « Windstill », le morceau le plus entraînant de l’album. Une réussite absolue et une maîtrise presque surprenante pour un premier album. Ceux qui n’aiment vraiment pas l’allemand pourront toujours se délecter du remarquable instrumental « Wütis ». Quant aux autres, je leur conseille vivement de prêter une oreille attentive à Hoffnungsscheimmer même si je doute que l’album soit facile à trouver (et ne parlons pas de le demander à un vendeur en magasin).
Gwilbreuf, Mai 2008

vendredi 9 mai 2008

Ny:na Valès "L'atmosphère" (Prikosnovénie)

Avec cet album, Prikosnovénie franchit un nouveau cap en éditant un projet musical assez éloigné des productions féeriques habituelles. Il est vrai que le label avait déjà amorcé cette diversification avec l’album du groupe tourangeau OnezH30 mais ici la différence d’univers se fait clairement sentir. Ny :na Valès est donc un projet musical composé de Yann Savel (noter l’anagramme) et Nathalie Carraduel. Un duo complémentaire qui officie dans le registre de la chanson française avec des musiques empruntant aux sonorités jazz et pop mais surtout à la bossa nova, ce qui confère à l’album une ambiance très lounge. La musique bien que minimaliste tisse une atmosphère particulière très chaleureuse. La voix de Nathalie est douce et sensuelle et retranscrit à merveille la magie des mots. Il y a comme une certaine naïveté dans ce duo, un poids de l’innocence qui les fait définitivement basculer du côté des doux rêveurs. Certains textes sont très bien sentis comme « Copain copain » où nos deux artistes nous offrent un moment de complicité très drôle et fort appréciable. Sur quelques chansons (« Je mens par omission », « Le mot elfique »), Yann se risque à la ritournelle et sa voix s’avère très mélodieuse. Les ambiances jazzy (« J’entends la nuit ») se confondent avec les ambiances bossa nova (« L’androgyne ») pour un mélange savoureux et original.
En 12 titres et 40 minutes, Ny :na Valès livre un album sympathique auquel nous reprocherons simplement le manque d’une petite flamme pour embraser définitivement l’auditeur. Mais le cœur y est, à bon entendeur…
Gwilbreuf, Mai 2008

Ayreon "Elected" (InsideOut/SPV)

Sortis quasi-simultanément, les albums 01011001 et The Scarecrow, respectivement de Ayreon (Arjen Lucassen) et de Avantasia (Tobias Sammet), ont déclenché une petite rivalité assez saine entre ces deux artistes de talent qui oeuvrent dans le domaine de l’ « Opéra métal ». Avec l’inscription en caractères énormes AYREON VS. AVANTASIA, l’ambition de cet EP est clair, nous faire croire au choc des titans. En fait, il s’agit d’un 4 titres où Arjen Lucassen et Tobias Sammet ne «s’affrontent » que sur un seul titre (« Elected »). Un titre qui s’annonce en plus assez décevant. On aurait aimé de la part des grands noms de l’ « Opéra métal » autre chose qu’une vulgaire reprise de Alice Cooper même si Arjen et Tobias sont fans de l’artiste. Sur les 3 autres titres, 2 sont inédits. En effet, le titre « Ride the Comet » est extrait du dernier album de Ayreon, 01011001. Un titre qui bénéficie de la présence de Tom Englund et qui souligne toutes les qualités du dernier album de Arjen.
Les deux titres inédits restants sont plutôt réussis bien que, étant des ballades, ils risquent de déplaire à l’amateur du son métal de Arjen. Le deuxième titre « E=mc² » est un titre très épuré où Arjen accompagne seul à la guitare acoustique la belle voix de Marjan Welman. Enfin, le quatrième titre, « Day six : childhood » est de nouveau chanté par Marjan, Arjen n’assurant que la basse et laissant le soin à Joost van der Broek de nous transcender grâce à une ravissante mélodie au piano. Un morceau poignant qui pourrait presque nous arracher une larme.
Un EP qui ne tient pas toutes ses promesses mais qui devrait tout de même faire plaisir aux fans de Ayreon grâce aux inédits proposés.
Gwilbreuf, Mai 2008

jeudi 1 mai 2008

Red Cardell "Le banquet de cristal" (Keltia musique)

Pour fêter ses 15 années de carrière, le groupe Red Cardell convie tous ses amis et ses fans à ce banquet de cristal. 15 années donc 15 tires avec de nombreux invités qui viennent d’univers très différents et qui reflètent les influences et surtout les amitiés de Red Cardell. Un exercice intéressant qui permet de revisiter les meilleures chansons du répertoire de Red Cardell sans sombrer dans le best of à l’intérêt très limité. Ici, les chansons s’imprègnent de la personnalité des invités. Le banquet de cristal s’impose bien comme un nouvel album du groupe. La diversité des univers et des genres est la principale valeur ajoutée de ce disque. C’est tout d’abord la folie des rythmes des Balkans qui s’empare de l’auditeur à travers la voix de Oleg Skripka (« Mescufurus »). Aucune frontière musicale n’empêchera ce banquet et un titre aux influences hip hop (« Parliament n°2) peut aisément se glisser entre la subtilité orientale de « L Nim » et le magnifique « Si mille choses », l’un des plus beaux textes si ce n’est le plus beau, de Jean Pierre Riou. Un morceau magistral clôturé en apothéose par le Bagad Kerné.
Il y a aussi les invités que l’on n’attendait pas forcément comme la présence de l’accordéoniste Gérard Blanchard, célèbre pour son tube « Rock Amadour », qui interprète « Là où je vais » ou la collaboration d’un membre de Asian Dub Foundation, en l’occurrence Dr Das (« Comme couché »).
Certains invités marquent clairement leur empreinte comme Stéphane Mellino qui donne une réelle tonalité « Négresses Vertes » au titre « Fantômes ».
Malgré toutes ces influences, Red Cardell n’oublie pas pour autant la Bretagne. Le guitariste Dan ar Braz vient apporter une touche très rock au morceau« An dro ». Miossec, associé à Yann Tiersen au violon nous livre une superbe interprétation de « A Montparnasse ». Saluons aussi le travail des frères Guichen, récent vainqueur du grand prix du disque du Télégramme avec leur album Dreams of Brittany, qui redynamise une chanson du répertoire des Sœurs Goadec (« Fich-Fich Logodenn ») chantée ici par la fille de l’une d’entre elles, Louise Ebrel, qui n’en finit plus de s’offrir une seconde jeunesse après sa collaboration avec le groupe punk breton des Ramoneurs de menhirs.
Ces 15 titres résonnent comme un vibrant hommage à un groupe qui marqua son époque. Un album exceptionnel qui promet de nombreuses écoutes sans jamais se lasser. Vous reprendrez bien un peu de dessert ?
Gwilbreuf, Mai 2008

dimanche 20 avril 2008

Neverland "Reversing time" (AFM records)

Les relations gréco-turc ne sont pas toujours aussi tendues que l’on veut bien le dire. La preuve avec ce groupe Neverland qui provient d’une rencontre entre la chanteuse grecque Iris Mavraki et le groupe turc de Prog/Power métal Dreamtone. Une rencontre providentielle tant Reversing Time surprend par sa qualité et ses sonorités. Il faut dire que le groupe jouit de plusieurs atouts à commencer par une pochette magnifique, véritable invitation à pénétrer dans ce pays imaginaire où le fantasy métal de nos hôtes est roi. De plus, Neverland dispose d’invités de marque avec la présence notamment de Hansi Kürsch de Blind Guardian, Tom Englund de Evergrey et la participation du Philarmonia Istanbul Orchestra qui permet de donner plus de consistance aux compositions et de donner cette touche onirique si appréciable.
Le groupe a enregistré 12 titres mais seulement 10 figurent sur l’édition de base, il vous faudra acquérir la version limitée pour goûter à l’ensemble du répertoire de Neverland.
Dès les premières notes de « Shooting star », le premier titre de l’album, on comprend que Reversing Time sera une réussite. Une mélodie accrocheuse, un refrain rageur, voici l’alchimie parfaite proposée par nos métalleux turques. Le deuxième morceau « To lose the sun » confirme cette impression et la présence de Hansi Kürsch n’y est pas pour rien, le titre est épique, doté d’un passage orchestral brillant et s’inscrit dans la grande lignée des meilleurs titres de Blind Guardian. Le troisième titre « Mankind is a lie » permet enfin d’entendre la belle voix de Iris Mavraki, une voix très justement perchée et éthérée qui se fond à merveille dans cet opéra métal féerique. Ce morceau se distingue aussi par l’utilisation très judicieuse de quelques instruments ethniques. « Everlasting Tranquility » est l’occasion d’aborder l’inévitable ballade et dans cet exercice Iris s’avère très habile; ce duo voix piano transcendant la plus simple des ballades.
« Reversing time » le titre éponyme commence par un déchaînement de violons sublime, un prélude à un nouveau refrain poignant, la marque de fabrique Neverland en quelque sorte.
Après une première moitié d’album sublime, rien de choquant à ce que la deuxième moitié perde en rythme et en qualité. Iris nous ressort une ballade « Mountain of Judgement », sympathique mais sans surprise avec toujours cette prépondérance du piano. « Mountain of joy » montre les limites vocales du chanteur de Dreamtone qui jusqu’ici ne s’en sortait pas trop mal. Après un insignifiant « World beyond these walls », l’album se clôture sur un excellent instrumental (« Transcending miracle ») qui souligne une fois de plus toute la qualité musicale du groupe. Un dernier morceau enchanté qui sonne comme un triste adieu (présence d’un saxophone !!) aux terres de Neverland… jusqu’aux prochaines aventures.
Gwilbreuf, Avril 2008

Nuit de la Saint Patrick 2008

Comme chaque année, l’album de la Nuit de la Saint Patrick sort quelques semaines avant la Nuit de la Saint Patrick qui s’est déroulé, cette année, le 15 mars à Bercy. Ainsi, le présent album concerne la Nuit de la Saint Patrick 2007 et un dvd bonus permettra de découvrir des extraits du spectacle de l’année dernière. Une bonne initiative qui permet en une trentaine de minutes de découvrir l’ambiance qui règne à Bercy et surtout de voir les danseuses de la Cork Irish Dance Company et leurs claquettes ainsi que les danseurs bretons. Le dvd s’achève par « Amazing Grace », devenu au fil des années l’hymne officieux des celtes, joué par l’ensemble des bagadoù et par le British Airways Pipe Band.
Sur l’album audio, on retrouvera à travers 14 morceaux les 4 « têtes d’affiche » de l’année dernière, à savoir l’incontournable Bagad de Lann-Bihoué, la surprenante américaine Deborah Henson-Conant, la nouvelle génération écossaise avec Capercaillie et enfin l’inépuisable Dan Ar Braz.
Certains vont se plaindre que l’on retrouve le Bagad de Lann-Bihoué sur chaque compilation de musique celtique mais ici, les 3 morceaux joués par le fameux bagad sont d’une extraordinaire qualité. Le premier titre « Don’t forget the lovely days » bénéficie, grâce à la présence de cuivres, d’un rythme très envoûtant. Le deuxième morceau « Mélodie du Pays de Redon » atteint la quintessence de ce que peut faire un bagad tant le déchaînement musical opéré prend littéralement aux tripes.
L’artiste suivante est une américaine atypique du nom de Deborah Henson-Conant, une harpiste, un peu délurée, qui surprendra dès son premier morceau « Cosita Latina » par son jeu de harpe et son chant angélique torturé. Les deux morceaux suivants apporteront une touche plus sensible avec une musique raffinée pleine de sensibilité.
Le temps d’une courte pause avec différents bagadoù bretons pour le traditionnel « Kas ha barth », on se délectera ensuite des sonorités du groupe écossais Capercaillie. Un groupe talentueux qui incarne le renouveau de la scène folk écossaise et qui vient de sortir son nouvel album .La nuit de la Saint Patrick 2008 se clôture avec 3 titres assez inégaux de Dan Ar Braz. Le guitariste breton faiblit de temps à autre en se réfugiant derrière une certaine facilité musicale proche de la variété celtique. Pourtant sur certains morceaux, le génie de l’artiste pointe son nez comme sur le très entraînant « Mary’s dancing ».
Un album qui permettra aux néophytes de découvrir la fine fleur de la nouvelle génération ainsi que les valeurs sures de la musique celtique. Pour les autres, cela reste un très bon album live d’un évènement annuel majeur.
Gwilbreuf, Avril 2008

dimanche 23 mars 2008

Gamma Ray "Land of the free II" (SPV)

12 ans après Land of the free paru en 1995, le groupe allemand Gamma Ray nous livre une suite. 12 ans soit 12 titres de Power Metal d’une force et d’une énergie bienvenue. Fidèle à leur esprit, Gamma Ray joue un metal efficace et accrocheur où les guitares roucoulent de plaisir dans des solos ravageurs et où la voix de Kai Hansen est souvent limite mais reste un bonheur auditif sans pareil.
La force du son Gamma Ray s’exprime à travers des morceaux comme « When the world » où les guitares font vibrer toutes leurs puissances, le refrain rageur de Kai Hansen ne faisant que grossir ce tsunami musical. Même constat sur « From the ashes » qui livre des riffs surprenants mais jouissifs.
Mais Gamma Ray n’est pas juste une débauche d’énergie, c’est aussi un génie musical remarquable pour le titre « Empress » qui reprend le chant révolutionnaire « Plaine ma plaine » rendu célèbre par les chœurs de l’armée rouge. Saluons aussi les deux longs morceaux de l’album « Opportunity » et « Insurrection », très épique dans leur conception.
Land of the free II a toutes les qualités d’un grand album. Qui a dit que les suites n’étaient jamais réussies ?
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