lundi 30 juin 2008

Les fableries de Dieren Dara (Autoproduction)

Un conte fantastique musical. Voilà le genre de projet que l’on rencontre peu fréquemment alors que musique et récit font souvent une très bonne association. Les fableries de Dieren Dara sont donc le résultat d’une initiative de Joane Calice (auteure et interprète de l'album) à laquelle s'est jointe Isabelle Lemauff (compositrice de la majorité des morceaux, arrangeur, réalisateur). Alternant astucieusement un texte narratif et une chanson, l’album propose en 26 plages de nous raconter ce conte musical un peu sombre. Enfin, un conte, disons plutôt une fable car comme nous le rappelle l’introduction « la fable est un court récit allégorique en vers ou en prose contenant une moralité ».
Concernant l’histoire, essayons de ne pas trop dévoiler l’intrigue mais sachez que l’on suit les pérégrinations de Jean, un prénom qui nous place immédiatement dans le domaine du conte médiéval. Jean et son frère Pierre (autre prénom très connoté) se trouvent confrontés lors d’un très rude hiver à un mal étrange qui ronge leur pays. A partir de là, Jean va mener sa petite enquête qui le mènera auprès d’un vampire, d’une bien étrange lady qui profère de nombreuses insultes, d’un loup, d’un monstre à quatre têtes, d’un alchimiste, de Belzébuth ou bien encore d’un ogre.
Toute une collection de personnages tous plus étranges les uns que les autres dont la présence ici s’en retrouvera justifiée lors de la Môôrale finale.
Une histoire très agréable à suivre notamment grâce au timbre de voix de Joane sensuel et chaleureux. De plus, la bande des conteurs impose des changements d’intonations assez réussis qui traduisent le caractère humoristique de cette fable qui ne se prend pas au sérieux.
Musicalement, Joane Calice s’est entouré d’une pléiade de musiciens professionnels pour nous livrer des chansons le plus souvent folk (« Légendes oubliées ») mais avec toujours une bonne dose d’humour (« Loup y es tu ? »). Certains textes bien qu’enfantins sont très marrants comme ce dialogue surréaliste entre une lady et Belzébuth (« Belzébuth et la Lady »).
Le morceau final, justement nommé, « L’Ogre de Barbarie », développe des intonations médiévales très réussies.
Des musiques et une histoire qui se destinent plutôt aux enfants mais tous les adultes ayant conservé une part de rêves devraient se délecter de ces fableries.
Au lieu de placer une énième fois vos enfants devant la télé, faites leur savourer les fableries de Dieren Dara, ils s’endormiront la tête pleine de rêves… et de quelques cauchemars.
Gwilbreuf, Juin 2008

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