dimanche 1 juin 2008

Amaseffer "Exodus : Slaves for life" (Inside Out/SPV)

Les métalleux aussi fêtent le soixantième anniversaire de la création d’Israël par l’intermédiaire de Amaseffer, un groupe qui réunit notamment Mats Leven, le chanteur de Therion. Exodus : Slaves for life est donc le premier volet d’une trilogie racontant le périple et l’histoire du peuple juif. Une sorte de 10 commandements version métal pour résumer grossièrement les choses. Ce projet s’avère très inspiré et tire sa réussite en grande partie grâce à l’utilisation d’un orchestre symphonique qui instaure une ambiance digne des plus belles fresques de l’antiquité. Un gros travail a aussi été réalisé sur les bruitages pour bâtir un décor auditif époustouflant.
L’introduction est sublime et nous plonge dans l’abîme du temps (« Sorrow »). Flûte envoûtante, voix en hébreu, on comprend que, plus qu’une histoire, Exodus : Slaves for life cherche aussi à retranscrire une ambiance propre au peuple juif. Le titre « Slaves for life » constitue le premier single et le chef d’œuvre de l’album. Le début du morceau fera inévitablement songer aux musiques des films épiques avec cette voix poignante et ce parfum oriental. Toutes les images de notre inconscient ressurgissent alors, plaines arides s’étendant à l’infini, les sommets des pyramides se perdant dans les nuages et au milieu du chaos des coups de fouet, le peuple juif réduit en esclavage. Un premier morceau qui met la barre haute, très haute et qui a donc tendance à éclipser les autres morceaux malgré leurs qualités évidentes.
Tout l’album est transcendé par l’orchestre qui livre une partition remarquable, une musique qui maîtrise son sujet du début à la fin évoquant souvent des moments sombres mais pouvant aussi lorgner du côté de l’allégresse, de l’héroïsme ou de la bravoure (« Birth of deliverance »).
Certes, certains reprocheront qu’au milieu de toutes ces orchestrations les guitares sont parfois en retrait mais elles demeurent tout de même mise en avant sur « Wooden Staff » et sur l’émouvant titre final « Land of the dead ».
Les instruments ethniques accompagnent avec beaucoup de subtilité le « melodic metal oriental » de Amaseffer. Même les accents hébreux de la ballade (« Zipporah ») dégagent une forte émotion, le chant poignant de la chanteuse n’étant pas étranger à cette vague d’émotivité.
Au final, l’impression laissée par l’album est excellente, d’autant plus qu’avec le recul l’exercice s’avérait très périlleux. Exodus : Slaves for life réussi, on attend désormais une qualité équivalente pour le reste de la saga.
Gwilbreuf, Juin 2008

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