dimanche 30 décembre 2007

L'année 2008

Petit tour d'horizon des sorties à venir en 2008. Tout d'abord, au mois de janvier sortiront les albums de Ez3kiel et de Ayreon dont vous pouvez lire les chronique sur ce site. Sinon, les autres sorties attendues sont les suivantes :
-Qntal (22 février 2008)
-Arcana "Raspail" (février 2008)
-Trobar de morte (Coming soon)
-Mike Oldield "Music of the spheres" (mars 2008)
-Stille Volk (date indéterminée)
-Alan Simon "Anne de Bretagne" (Alan Simon prépare un opéra avec Cécile Corbel dans le rôle de Anne de Bretagne)
-Prikosnovénie (l'inévitable label de référerence avec les sorties attendues de Alizbar, Maple Bee, Louisa John Krol, Karin Höghielm et surtout Caprice. De plus, Prikosnovénie annonce un grand projet pour Fairy world 4, une information qui fait forcément cogiter, que nous prépare Prikosnovénie ?)
Il faut rajouter à cette liste, les nombreux artistes que j'affectionne et pour lesquels j'ignore encore qu'ils vont sortir un nouvel album en 2008.
Bonne année à tous et à l'année prochaine pour de nouvelles aventures féériques.

samedi 29 décembre 2007

Collection Alan Stivell part.1 (Keltia IIII/Harmonia mundi)

Le label Harmonia mundi continue sa tache titanesque mais ô combien salutaire de rééditer la discographie de Alan Stivell, le père fondateur de la musique celtique moderne, dans des versions remastérisées. Ce travail avait été commencé en 2005 avec la sortie de 4 albums : In Dublin, Symphonie celtique, Again et Brian Boru. Aujourd’hui, c’est six nouveaux albums qui viennent enrichir cette collection : Terre des vivants, Legend, The mist of Avalon, 1 Douar, Back to Breizh et Au-delà des mots. L’occasion de se replonger dans l’incroyable diversité de la musique de Alan Stivell avec des albums qui bénéficient d’un son de grande qualité et de pochettes revues et clarifiées. Ce qui frappe avant tout lorsqu’on considère l’intégralité de la musique de Stivell, c’est ses allers retours incessants entre diverses musicalités, la musique celtique n’étant que le trait d’union d’un univers musical bien plus vaste où les frontières ne sont pas celles qu’ont imposées les Hommes. En premier lieu, nous nous intéresserons à trois de ces six albums, à savoir Legend, The mist of Avalon et Au-delà des mots. J’ai choisi ces albums pour leurs références plus ou marquées à l’imaginaire. En effet, Legend (1983) propose de s’évader dans la mythologie celtique et bretonne à travers de nombreux titres oniriques. The mist of Avalon (1991) s’attaque à la légende arthurienne, mythe celtique par excellence qui rayonna à travers l’Europe et continue d’enflammer l’imagination de nombreux auteurs modernes voire de scénaristes télé (cf. Kaamelott). Alan Stivell se devait de consacrer un album entier à tout ce cycle d’aventures. Enfin, Au-delà des mots (2002) marque le retour de Stivell vers une musique instrumentale plus intimiste, essentiellement joué à la harpe celtique, instrument onirique par excellence, cet instrument qu’il affectionne tant. Le plus cohérent étant de respecter l’ordre chronologique pour ces chroniques, nous allons commencer par l’album Legend.
Cet album a été pensé par Stivell comme une descente dans la mythologie celtique à travers des thèmes oubliés mais universels. Peut être cette pierre du Cairn de Gavrinis que l’on voit dériver dans l’espace sur la pochette joue t-il le même rôle que le mégalithe noir de « 2001, l’odyssée de l’espace ». Source d’inquiétude et d’interrogation, il joue un rôle essentiel dans l’avenir du monde, tout comme la culture celtique à travers sa dimension fédératrice. Legend contient 15 morceaux mais est divisé en 3 parties. La première partie correspond à la musique composée par Alan Stivell pour le film de Monique Enckell, « Si j’avais 1000 ans ». Une musique évanescente et mystique pour soutenir l’intensité des images. La partie 2 n’est composé que de 2 titres mais le morceau « Imran Brain » présente la particularité d’être chanté en gaélique du haut Moyen Age. Un morceau qui témoigne de la volonté de Stivell de se rapprocher le plus possible des fondements de la culture celtique. La partie 3 est tout aussi ambitieuse puisqu’elle se propose de raconter en 7 morceaux l’arrivée des Tuatha Dé Danann, le peuple mythique d’Irlande. Le premier morceau « Les peuples dieux de Dana », sonne très asiatique notamment grâce à l’utilisation d’un orgue à bouche indonésien, preuve que Stivell s’ouvre à toutes les cultures pour raconter cet épisode de mythologie celtique. Les instrumentaux suivants, limpides et oniriques, dépassent les mots pour conter cette histoire, les accords de harpe se suffisant pour emmener l’auditeur sur les terres de l’Irlande mythologique.
Avec The mist of Avalon, Alan Stivell s’attaque à un monument de la culture celtique, la légende arthurienne. Fruit d’un travail commencé au milieu des années 1980, l’album sort en 1991. Ce qui frappe à son écoute, c’est sa tonalité pop celtique universel avec ses chansons chantées souvent en anglais et ses mélodies accrocheuses. On remarquera aussi que le titre de l’album fait référence au roman de Marion Zimmer Bradley, The mists of Avalon, paru en 1983 et qui proposait la relecture du mythe arthurien à travers les personnages féminins de la légende. Stivell nous convie donc dans son épopée arthurienne à revivre à travers la musique, les émotions et les aventures de nos héros. Pour ce faire, le compositeur breton utilise de nombreux instrumentaux, laissant ainsi la musique pénétrer l’auditeur et laissant faire son imaginaire pour faire vivre cette histoire sans parole (« Morgan », « La blessure d’Arthur »). Parmi les chansons, on appréciera les titres « La dame du lac » et « Guenièvre », deux très bons morceaux chantés en anglais et en breton avec une voix féminine sublime qui vient parachever ces deux petits bijoux de pop celtique. Pour son inspiration, les sources de Stivell sont diverses et parfois surprenantes puisque le morceau « Strink ar Graal » provient d’une inspiration de Francis Lalanne. Pour le reste, on trouvera notamment des emprunts au célèbre barde Taliesin, au Mabinogion et à l’incontournable Barzaz Breiz.
Malgré la réussite de The mist of Avalon, on regrettera que Alan Stivell n’ait pas plus puisé dans les racines celtiques pour conter cette aventure immémoriale malgré l’effort effectué avec le titre « Le chant de Taliesin » puisque ce morceau est chanté dans la langue parlée au temps du roi d’Arthur.
En 2002, Alan Stivell célèbre le cinquantenaire de la harpe celtique un peu en avance (il a eu lieu « officiellement » en 2004) avec la sortie de cet album entièrement instrumental intitulé Au-delà des mots. Alors qu’on aurait pu penser voir Stivell s’embarquer vers une musique celtique expérimentale pour ce nouveau millénaire, l’artiste breton préfère revenir aux sources et livrer 30 après Renaissance de la harpe celtique, un album dédié à son amour de toujours : la harpe celtique. Il faudra finalement attendre Explore en 2006 pour voir revenir Stivell à des expérimentations électroniques. Au-delà des mots s’affirme donc comme un album intimiste où le titre traduit très bien la vision ineffable de la musique de Stivell. Cette dernière étant assez « pure » pour transmettre les émotions qu’elle veut véhiculer. Cette transgression des frontières entre la musique et les paroles prend aussi son sens géographiquement. La pochette, tout d’abord, nous montre un océan onirique s’étendant à perte de vue. Puis, les morceaux contribuent à affirmer ce caractère à travers des morceaux comme « La Celtie et l’infini » (en 3 parties) et le néo-triskell de Stivell « La harpe, l’eau et le vent » (en 2 parties) où la harpe, l’eau et le vent viennent remplacer la terre, l’eau et le feu. Signalons aussi le morceau « Bleimor : le bagad » assez déconcertant dans sa conception mais qui s’avère une réussite. Enfin, mentionnons « Harpe atlantique », le morceau explosif de l’album qui démontre une véritable dextérité et une formidable vitesse d’exécution de la part de Stivell. Un morceau qui sera d’ailleurs repris par Rhapsody comme interlude sous le titre « Elnor’s magic valley » sur l’album Rain of a thousand flames.
Certes, Au-delà des mots est un album plus difficile d’accès que la majeure partie des titres de sa discographie mais la pureté des accords de Alan Stivell mérite que l’on prête une oreille très attentionnée à cet album. Une vison de la musique et de la culture celtique parfaitement résumée par ces quelques mots issus du livret : « La harpe, l’eau, le vent, au-delà des mots, résonance infinie vers l’harmonie ».
S'il existe des gens qui ne connaissent pas Alan Stivell (mais j'espère que cela n'existe pas), voici le myspace :



vendredi 28 décembre 2007

TOP ALBUMS 2007

La fin de l'année sonne aussi l'heure des bilans. Voici donc mon top 10 pour les albums parus en 2007. Et le vainqueur est...



1- Faun "Totem" (Curzweyhl)

Le dernier album en date des germains fut un nouveau bijou de musique medieval folk, un album magistral qui vient compléter une discographie qui l'est tout autant.




2-Irfan "Seraphim" (Prikosnovenie)

Le deuxième album des bulgares est tout aussi sompteux que le premier avec des musiques antiques, médiévales et mystiques qui atteignent des sommets.








3-Corde Oblique "Volontà d'Arte" (Prikosnovénie)

Riccardo Prencipe se révèle un guitariste de génie et sa dextérité au luth est une merveille. Un album entre musiques médiévales et sublimes voix napolitaines qui atteint une sensibilité rarement égalée.







4-Hexperos "The garden of the hesperides"
(Equilibrium music)

La très bonne surprise de cette fin d'année. Le duo italien nous livre une musique néo classique de toute beauté.







5-Korpiklaani "Tervaskanto" (Napalm records)

Les finlandais continuent de prouver l'étendu de leur talent à chaque album avec ce nouvel opus qui propose un cocktail de finnish humppa folk metal surpuissant, un album très festif.






6-Loreena McKennitt "Nights from the Alhambra"(Quinland road)


Une artiste de référence qui interprète les plus grands morceaux de son répertoire dans un lieu somptueux, que dire de plus !!






7-Daemonia Nymphe "Krataia Asterope"
(Prikosnovenie)
Les grecs nous plongent une fois de plus dans une Grèce antique fantasmée parmi les nombreux dieux de la mythologie grec.






8- The moon and the nightspirit "Rego rejtem"
(Equilibrium music)

Le duo hongrois nous livre un deuxième album sompteux avec une musique féerique de toute beauté et des textes en hongrois.






9- Paulin Bundgen "Etrange septembre" (Cynfeirdd)

La surprise de l'année, le contre ténor Paulin Bundgen livre un album surprenant dans un univers mediéval fantastique et inquiétant.





10- Les ramoneurs de menhirs "Dañs an diaoul"
(Folklore de la zone mondiale)

L'ancien guitariste des Bérus, Loran, permet enfin à La Bretagne d'avoir un groupe punk énergique et engagé qui ne renie pas ses racines, Bevet Breizh !!





Voilà pour ce classement, désolé pour les pochettes qui ne sont pas toutes au même format et je tiens à préciser qu'à l'heure où j'effectue ce classement je n'ai pas encore reçu l'album de Omnia "Alive" qui je pense aurait largement eu sa place au sein de ce Top 10.

News Décembre 2007

En cette fin d'année, un petit point sur mes activités s'impose. Voici donc les futures réjouissances qui seront chroniquées dans l'auberge. On trouvera 3 des 6 albums de Alan Stivell réédités par le label Harmonia mundi (Normalement les 3 autres suivront après). Nous nous intéresserons à l'album de Nolwenn korbell en collaboration avec Soïg Sibéril,un très bel album intimiste et accoustique chanté en breton qui s'intitule Red. Nous ferons un tour vers la musique médiévale avec l'album de Joel Frederiksen The Elfin Knight qui nous livre de somptueuses danses et ballades de la renaissance. Nous chroniquerons aussi l'album de Kinovia Knjiga Pelinova paru chez Cynfeirdd ainsi que la musique particulière de Chaostar avec l'album Underworld paru chez Holy records. Enfin, nous aurons droit à 3 gros morceaux avec le dernier album de Omnia Alive (ainsi que le EP Cybershaman) et le nouveau Dvd de Faun Ornament. Un joli programme en perspective !!

lundi 17 décembre 2007

EZ3kiel "Battlefield" (Jarring effects/discograph)

« Au bord des fleuves de Babylone, Dieu choisit Ezekiel pour être son prophète. Au bord des fleuves conduisant à une noirceur sans fin. A l’inverse des autres prophètes, Ezekiel apporta alors lumière et espérance à un peuple qui se sentait abandonné, de quoi affronter le long et douloureux champ de bataille qui se dressait devant lui. »
Cette introduction figurant sur le dossier de presse a de quoi faire saliver tout auditeur qui aime l’œuvre d’EZ3kiel. En effet, moins d’un an après la sortie du formidable Naphtaline, album concept mêlant habilement image et son, le groupe tourangeau nous livre déjà sa nouvelle bataille pour l’avènement de la lumière avec Battlefield. La référence biblique d’introduction n’est pas anodine tant ce nouvel opus nous manipule dans les tourments des temps anciens avec toujours un manichéisme très prononcé, les moments de fureur laissant leur place à des musicalités plus apaisantes de grandes puretés. L’entrée sur le champ de bataille se déroule dans des conditions ténébreuses (« Adamantium ») mais la fureur ultime dans sa haine sera à mettre au profit du court morceau « Firedamp ». Plus qu’un clin d’œil au précédent album, « Volfoni’s revenge » se veut un trait d’union entre deux albums qui, s’ils ne développent pas la même musicalité, développent le même esprit. « Spit on the ashes » est marqué par la présence du chanteur/slammeur Blurum 13, un titre qui prend ainsi une tournure particulière avec ses chœurs planants à la Pink Floyd. Plus électro parfois, cet album est surtout définitivement rock, un rock ciselé avec des batteries indus (« Break or die »). « Lull » marque le calme avant la tempête, le prélude paisible qui laissera sa place à un enchevêtrement de violence et de chaos (« Firedamp »). Pour mieux souligner cette dualité et ce manichéisme permanent, EZ3kiel se permet même de reprendre « The Montagues and The Capulets » de l’opéra « Roméo et Juliette » du compositeur russe Sergueï Prokoviev. Un thème qui ne manque pas de souligner le duel à mort dans sa démesure et son incohérence. « Wagma » sonne enfin comme un happy end timide au milieu du chaos, Ezekiel ayant apporté la lumière mais le mal court toujours. Battlefield s'avère une réussite, l’appropriation d’un univers singulier par un groupe talentueux.

dimanche 16 décembre 2007

Fia na roca "Vente vindo" (Corda frouxa)

Fia na roca est un groupe galicien que l’on a pu découvrir en Bretagne à l’occasion du 37ème festival interceltique de Lorient et Vente vindo est leur dernier album en date. Les sept membres du groupe galiciens jouent une musique empruntée essentiellement au répertoire traditionnel de cette région du nord ouest de l’Espagne. Le charme de la musique de Fia na roca (et bien souvent de la musique galicienne en général) repose sur l’association entre la beauté des airs celtiques avec la chaleur de cette langue latine qu’est le galicien. Enfin, dans le registre de la musique celtique, ne vous attendez pas à une profusion de cornemuse, le groupe n’utilisant que rarement la gaïta ce qui inscrit la démarche de Fia na roca dans un univers plus folk avec le triptyque accordéon guitare violon. Pour autant, les musiques sont soignées et de grandes qualités et le timbre de voix de la chanteuse Sonia Lebedynski est sublime. Le premier morceau « Outes » formidablement accrocheur et virevoltant pourra faire songer à un autre groupe galicien, Luar na Lubre. Ce morceau est véritablement festif et dispose d’un final très intense. Les 13 autres morceaux ne seront jamais aussi rythmés. On aura le droit à quelques instrumentaux savoureux (« Diferenzias », « Marchiña » ou « Golpe do eume ») ou à un morceau étrangement jazzy (mais réussi) grâce à une très bonne rythmique au piano (« Noite negra »). « Son de meira » assure lui la note mélancolique de l’album, un morceau rempli d’émotion. Enfin, Vente vindo se clôture par « Monzo », un morceau savoureux où l’on ressent toute la chaleur galicienne, et « vente vindo », l’occasion de profiter une dernière fois de la très belle voix de Sonia.
Bref, Fia na roca joue une musique fraîche et authentique, à découvrir absolument.

mercredi 12 décembre 2007

Ayreon "01011001" (Inside out/SPV)

Ayreon est le nom d’un projet initié par le multi instrumentiste néerlandais Arjen Anthony Lucassen. Un projet qui a déjà eu tout l’honneur qui lui revenait dans Khimaira donc je vous invite à vous reporter au numéro 3 consacré au Space Opera pour en savoir plus. 01011001 est donc le titre de cette septième aventure de Ayreon, un ménestrel du sixième siècle plongé dans des histoires folles mêlant fantasy et science fiction. La pochette est une nouvelle fois sublime puisque depuis l’album Into the electric castle, elle est signée par l’artiste anversois Jef Bertels. Comme à l’accoutumer, ce nouvel album de Ayreon est conçu comme un gigantesque opéra tenant sur 2 cds et contant une histoire de science fiction. Il y a autant de virtuosité que de grandiloquence dans la tache que cherche à accomplir Lucassen mais après tout cette recherche de la démesure constitue une sorte de graal ou de quintessence pour l’amateur de métal (ou de musique en général). En effet, Ayreon s’entoure à chaque album de nombreux artistes oeuvrant pour la plupart dans la sphère du métal et multiplie les influences. Pour 01011001, on trouvera notamment au casting Tom Englund (Evergrey), Bob Catley (Magnum), Floor Jansen (After forever), Hansi Kürsch (Blind Guardian) et la sublime voix de Anneke Van Giersbergen (ex-The Gathering) parmi la quinzaine d’invités. Concernant la musique, Lucassen a une nouvelle fois soigné les 15 compositions de cet album et multiplie les références. Ainsi dans son « space rock opera », plusieurs genres sont abordés et même si la base reste un métal/rock progressif, on remarquera des influences folk ou classique. On passera ainsi de longs morceaux de métal progressif ou de rock progressif à des morceaux plus intimistes puisant vers des influences celtiques (le magnifique « Web of lies » chanté par Simone Simons du groupe Epica) ou médiévales (« River of time »). Parfois, l’auditeur se surprendra à deviner des influences de Final Fantasy (« The fifth extinction ») ou une fantomatique présence des Pink Floyd.
Un projet très ambitieux, pas forcément toujours abouti mais dans sa démesure, Lucassen, parvient tout de même à livrer une œuvre d’une très grande cohérence dont chaque nouvelle pierre contribue à bâtir un monument de la musique moderne. L’année 2008 commence bien !!

Sortie le 25 janvier 2008
Myspace : http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendID=59300772

mercredi 5 décembre 2007

Magica "Hereafter" (AFM)

Troisième album des roumains de Magica qui avec Hereafter nous livre un très bon album de métal symphonique dont le seul défaut serait de perdre un peu d’intensité à la fin. La pochette, magnifique, fournit une bonne entrée en matière vers l’univers féerique de Magica. La voix de la chanteuse Ana Mladinovici est somptueuse et ne souffre pas de la comparaison avec une Tarja Turunen (ex-Nightwish) ou une Sharon Den Adel (Within Temptation). La musique des roumains n’est pas en reste puisque les compositions s’avèrent très mélodiques comme sur le morceau « All waters have the colour of drowning » et sa partie au piano de toute beauté assortie du chant d’Ana empreint de mélancolie. Plusieurs titres développent une orchestration épique magnifique, c’est le cas de « Turn to stone » et surtout de « No matter what », un titre somptueux tant dans son instrumentation que dans les sonorités développées. Magica sait aussi faire monter la tension chez l’auditeur comme sur le titre « Entangled » qui met près de 2 minutes avant de s’élancer. L’alchimie entre les compositions du groupe roumain et la voix d’Ana fonctionne à merveille et nous offre des titres accrocheurs où les refrains touchent directement l’auditeur (« Weight of the world »). Avec Hereafter, Magica signe son entrée dans la cour des grands groupes du métal symphonique.

samedi 1 décembre 2007

Poets of their beloved "Embrace the fool" (Equilibrium music)

Poets to their beloved est duo germano néerlandais qui, à l’instar de Hexperos, vient de sortir son premier album Embrace the fool sur le label Equilibrium music. Composé de Saskia Dommisse et de Marcel Schiborr, nos deux artistes se sont rencontrés à l’occasion d’un workshop de Brendan Perry (Dead can Dance). Pourtant, notre duo parvient à s’écarter de l’influence de son illustre aîné et nous livre une néo folk empiétant parfois sur la dark folk, le tout marqué au fer rouge par la mélancolie. A ce titre, on appréciera les sublimes « The disillusioned nihilist » et « Ode on melancholy » où la voix de Saskia colle parfaitement à l’univers musical volontairement dépressif du duo. D’ailleurs même si les deux voix se complètent bien, j’ai une nette préférence pour celle de Saskia, funéraire et paisible à la fois, on l’imagine guider les morts en chansons sur le Styx. Les compositions font pleurer les cordes dans une débauche de romantisme hors du commun, guitare acoustique, violoncelle, violon et même hammered dulcimer s’unissent pour nous faire pénétrer au plus profond de l’âme de nos poètes. A ce titre, le morceau « Innate » est remarquable, tant dans la progression de la mélodie et des voix que dans l'arrivée du refrain en forme d’apothéose. Embrace the fool s’avère un très bon album qui annonce tout le talent de ce duo prometteur.