lundi 17 décembre 2007

EZ3kiel "Battlefield" (Jarring effects/discograph)

« Au bord des fleuves de Babylone, Dieu choisit Ezekiel pour être son prophète. Au bord des fleuves conduisant à une noirceur sans fin. A l’inverse des autres prophètes, Ezekiel apporta alors lumière et espérance à un peuple qui se sentait abandonné, de quoi affronter le long et douloureux champ de bataille qui se dressait devant lui. »
Cette introduction figurant sur le dossier de presse a de quoi faire saliver tout auditeur qui aime l’œuvre d’EZ3kiel. En effet, moins d’un an après la sortie du formidable Naphtaline, album concept mêlant habilement image et son, le groupe tourangeau nous livre déjà sa nouvelle bataille pour l’avènement de la lumière avec Battlefield. La référence biblique d’introduction n’est pas anodine tant ce nouvel opus nous manipule dans les tourments des temps anciens avec toujours un manichéisme très prononcé, les moments de fureur laissant leur place à des musicalités plus apaisantes de grandes puretés. L’entrée sur le champ de bataille se déroule dans des conditions ténébreuses (« Adamantium ») mais la fureur ultime dans sa haine sera à mettre au profit du court morceau « Firedamp ». Plus qu’un clin d’œil au précédent album, « Volfoni’s revenge » se veut un trait d’union entre deux albums qui, s’ils ne développent pas la même musicalité, développent le même esprit. « Spit on the ashes » est marqué par la présence du chanteur/slammeur Blurum 13, un titre qui prend ainsi une tournure particulière avec ses chœurs planants à la Pink Floyd. Plus électro parfois, cet album est surtout définitivement rock, un rock ciselé avec des batteries indus (« Break or die »). « Lull » marque le calme avant la tempête, le prélude paisible qui laissera sa place à un enchevêtrement de violence et de chaos (« Firedamp »). Pour mieux souligner cette dualité et ce manichéisme permanent, EZ3kiel se permet même de reprendre « The Montagues and The Capulets » de l’opéra « Roméo et Juliette » du compositeur russe Sergueï Prokoviev. Un thème qui ne manque pas de souligner le duel à mort dans sa démesure et son incohérence. « Wagma » sonne enfin comme un happy end timide au milieu du chaos, Ezekiel ayant apporté la lumière mais le mal court toujours. Battlefield s'avère une réussite, l’appropriation d’un univers singulier par un groupe talentueux.

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