Depuis ses adaptations de poèmes de William Blake et J.R.R Tolkien, Caprice a montré ses talents pour mettre une musique sur la magie des mots. Cet album confirme ce talent et propose notamment des textes de William Shakespeare, de Robert Burns, de Maximilian Voloshin et de Felicia Hemans pour un morceau bonus d’une extrême jovialité qui répond à l’étonnant titre de « Fae fae fae fae fae fae fae ».
Caprice, c’est d’abord l’œuvre d’un compositeur de génie Anton Brejestovski qui livre une fois de plus une œuvre décomplexée et innovante. Mais Caprice, c’est aussi la sublime voix de Inna Brejestovskaya qui éblouit par sa pureté. Sa voix féerique participe pour beaucoup à l’ambiance musicale du groupe moscovite. Son chant peut être sobre et presque funéraire (« Adew sweet amarillis ») puis enjouée (« Mary Morison ») provoquant des émotions variées chez l’auditeur. Dans cet album rempli d’expérimentations, Caprice joue un instrumental oppressant aux influences orientales (« More ») et s’amuse à insérer dans ses chansons des voix du petit peuple (« Dundellion wine ») recréant ainsi avec beaucoup de perfectionnisme le jardin enchanté de l’Etre humain.
Un album hallucinogène, à l’image des champignons malins et heureux qui ornent la pochette, qui troublera l’auditeur par son audace et par la magie de son univers. Un album frais et décomplexé qui sent bon l’arrivée du printemps et les ballades en forêt à la recherche du petit peuple. Kywitt ! Kywitt ! est tout cela à la fois, Le chemin parcouru depuis Mirror est saisissant, l’œuvre de Caprice n’a cessé d’évoluer et de mûrir, progressant sans cesse en nous étonnant à chaque œuvre. Un univers unique et complètement fou qui mériterait une plus grande reconnaissance car il ne s’agit pas d’un groupe comme les autres, Caprice joue, incarne et représente la musique féerique.