Pour son nouvel album, Collection d’Arnell Andrea, le groupe inventeur de ce son unique que l’on nomme cold rock a eu l’excellente idée d’écrire chaque titre en fonction d’un tableau. Exposition est donc le nom de cet album qui propose à l’auditeur une ballade à travers 11 titres et autant de tableaux du 19ème et 20ème siècle. Les tableaux n’étant pas reproduits dans le livret vous pouvez les admirer sur le site du label Prikosnovénie sur la page du groupe. Rien d’étonnant à ce qu’une certaine noirceur et une ambiance froide et oppressante se dégage de la plupart des tableaux, ambiance fidèle à l’esprit du groupe qui continue ses compositions coldwave à base de guitares saturées et lourdes mêlées aux orchestrations de cordes. Cette idée de donner vie aux tableaux, d’extrapoler cette image figée au cours du temps par l’artiste afin de raconter une histoire, de mettre des mots sur cette image évocatrice s’avère une excellente idée, rarement musique et l’imaginaire des images n’auront été autant en osmose. La voix de Chloé toujours aussi magnifique apparaît comme vacillante dans un monde ténébreux, un monde où la mélancolie règne en maître absolue sur cette terre où l’homme a rompu son partenariat primitif avec la nature, thème chère à Collection d’Arnell Andrea. Les textes, en anglais ou en français, souligne la face sombre de l’être humain et fixe l’irréparable fuite du temps, des chœurs d’hommes sortant d’outre tombe venant apporter leur soutien aux rythmiques répétitives qui s’insinuent dans notre cerveau pour nous faire basculer dans un monde où l’Homme devient peu à peu trompé par ses apparences sensibles. On retiendra particuliérement le titre « The long shadow » morceau très abouti inspiré d’une lithographie du même nom de Johann Wilhelm Tischbein où un homme voit son ombre prête à se refermer sur lui, magnifique parabole sur la relation de l’homme à lui-même. Autres morceaux d’exceptions, le titre « I can’t see your face », véritable déchaînement musical crépusculaire inspiré d’un tableau tout aussi magnifique d’Edward Hughes intitulé « Twilight fantasy » et le morceau « Into flowers » où la superposition fantomatique des voix épaissit le mystère qu’entretient la rythmique oppressante. Collection d’Arnell Andrea a parfaitement maîtrisé son projet musical et continue de bâtir une œuvre magistrale.
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